Un éventuel embargo de l'Union européenne sur le pétrole iranien n'aurait pas de conséquence majeure sur l'Iran, dont l'or noir se vendrait rapidement ailleurs, a estimé mercredi le PDG du géant pétrolier français Total, un important acheteur de brut iranien. «Globalement, je ne crois pas qu'il (l'embargo) aurait un impact majeur sur l'Iran», a déclaré Christophe de Margerie lors d'une conférence de presse durant le Congrès mondial du pétrole à Doha. «Aujourd'hui, le marché mondial est bien approvisionné, il n'y a pas de problème d'offre, le marché trouve facilement du brut», a-t-il souligné. Le seul problème se poserait temporairement avec un besoin d'adapter le marché à différentes qualités de pétrole, selon M. de Margerie. «Mais c'est très technique», a-t-il tranché. «Par définition, un marché trouve toujours une solution. Cela prend du temps, mais à la fin, ils trouvent une solution», a estimé le patron de la major pétrolière française. Interrogé sur l'impact sur l'Europe, il n'a pas fait de commentaire. L'UE, qui veut sanctionner Téhéran pour son programme nucléaire controversé, travaille à un embargo d'importation sur le pétrole iranien, dont elle a acheté l'an passé 18% du total, le reste allant essentiellement en Asie (Chine, Inde, Japon, Corée du Sud). Un impact sur les prix est prévu, mais la question de son efficacité comme moyen de pression est plus discuté. Total, qui ne produit plus de pétrole ou de gaz en Iran, a acheté en 2010 45 millions de barils de pétrole à ce pays pour un montant de plus de 2,5 milliards d'euros, soit environ 5% des exportations iraniennes.