L'Iran a mis en garde contre la «répétition de tels actes» en protestant «fermement contre cette violation des règles internationales par le gouvernement américain», selon le texte de la lettre de protestation. Le drone américain de type RQ-170 capturé par l'Iran dimanche avait pénétré dans l'espace aérien iranien sur 250 km et Téhéran a demandé à l'ONU de condamner cette «violation», a rapporté hier le site de la télévision d'Etat, citant une lettre à l'ONU. Dans cette lettre de protestation, le gouvernement iranien a affirmé que «le drone d'espionnage américain de type RQ-170 a violé l'espace aérien iranien qu'il avait pénétré sur 250 km avant de faire face à la réaction des forces armées iraniennes». L'Iran a mis en garde contre la «répétition de tels actes» en protestant «fermement contre cette violation des règles internationales par le gouvernement américain», selon le texte de la lettre. Dans la lettre, adressée au président du Conseil de sécurité, au secrétaire général et au président de l'assemblée générale des Nations unies, Téhéran a demandé à l'ONU de condamner «cette violation». L'Iran a également protesté contre l'augmentation du nombre d' «actions provocatrices et secrètes du gouvernement américain contre la République islamique au cours des derniers mois». La télévision iranienne a diffusé jeudi soir des images du drone, le plus moderne des appareils furtifs sans pilote des Etats-Unis. L'appareil semblait en bon état, avec peu de dégâts visibles. Les images montraient l'engin couleur crème en train d'être examiné par deux commandants des Gardiens de la révolution, qui dirigent la défense aérienne iranienne. L'un d'eux, le brigadier général Amir-Ali Hajizadeh, a affirmé que le drone avait été capturé grâce à une cyber-attaque. «Il est tombé dans le piège de l'unité de guerre électronique (des Gardiens Ndlr) qui ont ensuite réussi à le faire atterrir en l'abîmant le moins possible», a expliqué M.Hajizadeh, précisant que l'engin mesurait 26 mètres d'envergure, pour 4,5 mètres de longueur et 1,84 mètre de hauteur. Il a souligné que les spécialistes iraniens étaient «très conscients de la valeur inestimable des données technologiques» pouvant être collectées sur ce drone, sans autre précision. Le Pentagone a réagi en affirmant jeudi dernier que des experts américains analysaient les images diffusées par la télévision iranienne. Le ministère américain de la Défense s'est montré à plusieurs reprises gêné depuis qu'il a admis avoir perdu un drone dans l'ouest de l'Afghanistan, sans toutefois reconnaître que ce dernier s'était écrasé dans l'est de l'Iran et qu'il été alors repéré par la CIA. Le New York Times a révélé jeudi que le drone avait pour mission de localiser les sites du programme nucléaire de la République islamique. Baptisée Sentinelle, cette aile recouverte d'un enduit permettant de réduire sa signature radar et volant à haute altitude est dédiée à la reconnaissance et à la surveillance. Dans une lettre de protestation transmise jeudi à l'ambassadrice suisse, Livia Leu Agosti, l'Iran a formellement protesté auprès des Etats-Unis en faisant savoir qu'il tenait «le gouvernement américain pour entièrement responsable de cette démarche, qui est contraire à toutes les lois et règles internationales». Un important député iranien, le conservateur Mohammed Kossari, vice-président de la Commission des Affaires étrangères, a affirmé jeudi que la réponse de Téhéran «sera terrifiante» si d'autres drones américains entraient dans le ciel du pays, selon l'agence Fars. Il a aussi mis en garde contre la violation de l'espace aérien du pays par des «avions militaires américains» en affirmant que dans ce cas «l'Iran prendra pour cible toutes les bases militaires américaines à travers le monde».