Des Libyens sont descendus lundi dans les rues de la ville de Benghazi (est) pour protester notamment contre le «manque de transparence» du Conseil national de transition (CNT, nouvelles autorités). Le président du CNT Mustapha Abdeljalil «a beaucoup de questions à répondre. Le régime n'a pas changé. Ce sont toujours les mêmes qui oppriment et marginalisent les villes», a déploré Tahani al-Sharif, une avocate de Benghazi. «Le CNT doit démissionner», «Abdeljalil doit partir», scandaient les manifestants, réunis sur la place du centre de Benghazi qui a vu les premiers rassemblements contre l'ancien régime de Maamar el-Gueddafi le 15 février dernier. Cette manifestation a été organisée, selon Mme Sharif, après que le président du CNT eut affirmé récemment que les nouvelles autorités libyennes étaient prêtes à pardonner aux membres des forces de l'ex-dirigeant Maamar el-Gueddafi, tué le 20 octobre à Syrte par les forces du CNT. Samedi, M. Abdeljalil avait affirmé, lors d'une conférence sur la justice et la réconciliation à Tripoli, que les nouvelles autorités étaient prêtes à pardonner à leurs anciens adversaires. «Nous sommes capables de pardon et de tolérance, nous sommes capables d'absorber nos frères qui ont combattu les révolutionnaires et nous sommes aussi capables d'absorber tous ceux qui ont commis un acte ou une parole à l'encontre de cette révolution», avait-il déclaré