Le phénomène de la violence scolaire inquiète toute la société Le Colloque international sur la jeunesse et la violence scolaire au Maghreb examinera ce phénomène qui prend de l'ampleur. Plus de 40.000 cas de violence (0,50%) entre les élèves tous niveaux confondus ont été recensés en 2010, a révélé hier, à Alger Mme Latifa Remki, directrice des activités culturelles et sportives et de l'action sociale au ministère de l'Education nationale. «40.043 cas de violence entre élèves tous niveaux scolaires confondus, 6099 cas de violence à l'égard du personnel enseignant et administratif, 4129 autres cas du personnel enseignant et administratif contre des élèves, 4129 à l'égard des élèves et 745 actes de violence commis des personnels enseignants et administratifs entre eux, ont été enregistrés durant l'année scolaire 2009/2010 à travers le territoire national», a précisé Mme Remki lors du Colloque international sur la jeunesse et la violence dans le milieu scolaire dans les pays du Maghreb. Cet état des lieux se base, selon Mme Remki, sur une étude exhaustive sur l'évolution de la situation de la violence et de la consommation de la drogue en milieu scolaire portant sur la période de 2000 à 2011. Pour ce qui est de la consommation d'alcool et de drogue en milieu scolaire, la même responsable a signalé 132 cas recensés. L'étude sus-citée fait ressortir que la violence en milieu scolaire est un fait réel, mais dans des proportions restreintes. L'élève est tantôt victime, tantôt auteur de faits de violence et l'adulte (enseignant ou agent administratif) peut lui aussi se retrouver dans la situation de victime, selon cette étude. Mme Remki a également noté que l'insécurité règne aux abords immédiats de certains établissements. Quand la violence est plus ou moins bien gérée et contrôlée à l'intérieur, elle se déplace à l'extérieur, aux abords immédiats de l'établissement scolaire. Elle a enfin souligné que des actions ont été menées par le ministère de l'Education nationale notamment en matière de consolidation de la stratégie nationale de lutte contre la violence et les fléaux en milieu scolaire. Organisée par le Laboratoire de changement social de l'université d'Alger II et le Centre des études maghrébines modernes de Tunis, cette rencontre a été ouverte par MM. Boubekeur Benbouzid et Rachid Harraoubia, respectivement ministre de l'Education nationale et ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Cette rencontre de deux jours porte notamment sur la violence dans le milieu scolaire, ses causes et ses répercussions psychosociales. Ce Colloque international sur la jeunesse et violence scolaire au Maghreb, dont les travaux ont débuté hier, à Alger, examinera le phénomène en milieu scolaire qui prend de l'ampleur et s'inscrit parmi les priorités des chercheurs et éducateurs. Les chercheurs, éducateurs et psychologues se pencheront lors de cette rencontre placée sous le thème «Désordres scolaires et représentations sociales», sur les différents éléments descriptifs et explicatifs du phénomène de la violence en milieu de jeunes et des enfants. Un phénomène qui, selon eux, implique une analyse de la nature de la violence, de son degré et de son impact tout en faisant la distinction entre la violence en milieu scolaire connue dans tous les établissements du monde et la violence née de conditions socioéconomiques à des périodes précises. A ce propos, les responsables du Laboratoire de changement social (Département sociologie de l'université d'Alger II), initiateur de la rencontre avec la collaboration de l'Institut de recherches sur le Maghreb contemporain de Tunis, ont indiqué que «la violence scolaire ne peut être traitée à partir d'une approche isolée mais dans un cadre qui associe plusieurs spécialités». M.Hakiki Noureddine, directeur du Laboratoire de changement social a affirmé que l'analyse sociologique de ce phénomène «permet de mettre en exergue plusieurs points communs et aspects distincts, de définir la violence sur la base de valeurs et normes de la société où ce phénomène ne cesse de prendre des proportions». Les participants procèderont lors de ce colloque de deux jours, à un échange d'expériences et d'informations sur le phénomène de la violence en accordant une importance particulière à l'analyse comparative.