Le colloque international sur la jeunesse et violence scolaire au Maghreb, dont les travaux ont débuté hier à Alger, examinera le phénomène de la violence en milieu scolaire qui prend de l'ampleur et qui s'inscrit parmi les priorités des chercheurs et éducateurs. Ces derniers se pencheront lors de cette rencontre placée sous le thème «Désordres scolaires et représentations sociales» sur les différents éléments descriptifs et explicatifs du phénomène de la violence en milieu de jeunes. Un phénomène qui, selon eux, implique une analyse de la nature de la violence, de son degré et de son impact tout en faisant la distinction entre la violence en milieu scolaire connue dans tous les établissements du monde et la violence née de conditions socioéconomiques à des périodes précises. A ce propos, les responsables du Laboratoire de changement social (département sociologie de l'université d'Alger 2), initiateur de la rencontre avec la collaboration de l'Institut de recherches sur le Maghreb contemporain de Tunis, ont indiqué que «la violence scolaire ne peut être traitée à partir d'une approche isolée mais dans un cadre qui associe plusieurs spécialités». M. Hakiki Noureddine, directeur du Laboratoire de changement social, a affirmé que l'analyse sociologique de ce phénomène «permet de mettre en exergue plusieurs points communs et aspects distincts afin de définir la violence sur la base de valeurs et normes de la société où ce phénomène ne cesse de prendre de la proportion». L'étude, a-t-il dit, fait ressortir deux formes de violence scolaire : «une violence manifeste et ponctuelle» et «une violence permanente liée à des désordres scolaires ou décrochage scolaire». Les participants procéderont, lors de ce colloque de deux jours, à un échange d'expériences et d'informations sur le phénomène de la violence en accordant une importance particulière à l'analyse comparative. D'autre part, le directeur du Laboratoire du changement social a souhaité voir le colloque dégager des recommandations visant la création d'un réseau composé d'enseignants, de chercheurs et de spécialistes sous l'égide du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dans le but de stopper la propagation de la violence en milieu scolaire ou ce qu'il appelle «désordres scolaires». Au programme de ce colloque figurent cinq axes principaux dont «Les pratiques scolaires violentes», «Les représentations sociales» et «La relation entre l'autorité et les politiques de prévention de la violence dans les différents pays du Maghreb».