Il y aura une multitude de partis qui prendront part aux prochaines législatives. Ils s'appellent Abdallah Djaballah, Abdelmadjid Menasra, Mohamed Saïd, Amara Benyounès et Sid Ahmed Ghozali. Ils sont parmi les hommes politiques à attendre l'agrément de leurs partis depuis des années. Ce sera, selon toute vraisemblance, chose faite, dans les quelques semaines. C'est le Président Abdelaziz Bouteflika qui l'a affirmé avant-hier lors du Conseil des ministres. «Je me réjouis de la prochaine tenue des élections législatives dans une pluralité sans précédent, avec la participation d'une classe politique qui sera renforcée par de nouveaux partis et les facilitations que la loi a mis en place en faveur des candidats indépendants», a déclaré le Président Abdelaziz Bouteflika. Pour l'instant, on ignore le nombre de partis qui seront agréés. Ils sont plus de 40 à avoir déposé une demande dans ce sens auprès du ministère de l'Intérieur. Un projet de loi est actuellement en discussion au Sénat. Il est donc attendu que les agréments seront accordés en vertu de la nouvelle loi. Cette dernière ne sera pas promulguée avant que le Conseil constitutionnel n'accorde son feu vert. Combien de temps prendront toutes ces procédures? Les partis auront-ils assez de moyens pour se préparer aux élections législatives et locales du printemps prochain? En tout cas, le président vient de répondre, par sa décision, aux voix qui se sont élevées pour dénoncer un blocage de l'administration visant à restreindre la participation des partis aux élections. Dans une première réaction, le chef du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a souhaité la bienvenue à ces nouveaux partis. Mais le risque plane sur l'émiettement de l'électorat. Déjà, pour l'heure, 20 partis sont représentés à l'APN. Combien seront-ils en 2012? Quel sera le score des partis détenant actuellement la majorité et qui sont membres de l'Alliance présidentielle? Quelles seront les nouvelles difficultés qui surgiront lorsqu'il s'agira de former un gouvernement? C'est à toutes ces questions que les staffs des partis politiques devront réfléchir dans les prochains jours. Mais des élections ne peuvent pas se tenir seulement avec des partis. Un code électoral et un découpage électoral sont aussi nécessaires. Et ils peuvent déterminer l'issue des consultations. Selon que le régime électoral soit proportionnel ou majoritaire, leur impact ne manquera pas de se faire sentir sur la composition des institutions. Le découpage électoral, qui préside à la désignation des circonscriptions, est tout aussi important car il peut favoriser une formation plutôt qu'une autre. Ces remarques ne sont pas nouvelles. Le même débat avait animé la classe politique lors des élections législatives de 1991. Des accusations avaient ciblé le FLN soupçonné de vouloir favoriser ses listes. Le Parlement issu des prochaines élections aura aussi la tâche de valider la Constitution du pays. Toutes ces particularités obligent le gouvernement à insister sur la transparence des élections pour écarter les risques de fraude. Cela passe aussi par la sensibilisation des électeurs sur le prochain scrutin qui «sera entamé dès le mois prochain à travers les médias audiovisuels», souligne le Conseil des ministres. Le corps électoral sera convoqué dès la fin de la session d'automne du Parlement pour la tenue, au cours du printemps prochain, des élections législatives, puis, comme «je l'ai déjà annoncé en avril dernier, je soumettrai au Parlement le projet de révision de la Constitution dans le respect des dispositions énoncées par cette Loi fondamentale», a déclaré le chef de l'Etat.