Deux marches sont prévues aujourd'hui et lundi prochain. La grogne sociale au niveau de la Zone industrielle de Rouïba passe à la vitesse supérieure. Les 6500 travailleurs de la Snvi en colère comptent investir la rue aujourd'hui pour dénoncer le mutisme affiché par la direction de l'entreprise à leurs doléances. En effet, le syndicat d'entreprise appelle l'ensemble des travailleurs du Site de Rouiba à une marche à travers le complexe, suivie d'un sit-in devant le siège de l'entreprise. Les six revendications des protestataires portent essentiellement sur «la mauvaise gestion à tous les niveaux de l'entreprise, le retard accusé dans la mise en oeuvre du projet d'organisation du groupe Snvi, le manque de transparence et de visibilité concernant le dossier de partenariat, le départ de 5 cadres rappelés alors qu'ils sont mis à la retraite ainsi que la mauvaise volonté affichée par la direction lors des négociations relatives aux modalités d'attribution de la médaille du mérite conformément à l'accord signé en septembre dernier», selon le communiqué parvenu à notre rédaction. Qualifiant la situation de très grave, les syndicalistes déterminés à aller jusqu'au bout de leurs revendications, endossent l'entière responsabilité de la détérioration du climat social à la Direction générale. Ce n'est pas terminé, la tension est montée d'un cran dans toute la zone industrielle de Rouiba, une véritable poudrière forte de près de 20.000 travailleurs. Les syndicalistes, représentant les travailleurs du complexe de véhicules industriels de la Snvi, dénoncent de la manière la plus forte les atteintes à l'exercice syndical et les agressions répétées à l'endroit des travailleurs. Face au silence radio observé par les autorités, dont le ministère du Travail, une marche est prévue pour lundi prochain vers les ministères du Travail et de l'Industrie, à Alger. Cette action sera accompagnée d'un rassemblement au niveau de la Centrale syndicale. Voulant se replacer sur la scène syndicale, Abdelmadjid Sïdi Said a déclaré aux syndicalistes lors d'une réunion avec les cadres de l'organisation, qu'«ils sont libres de défendre les intérêts des travailleurs et les a assurés de la solidarité de la centrale». Devant une assistance composée de secrétaires nationaux, de fédérations et d'unions de wilaya, le patron de l'Ugta a fustigé le patronat privé et public ainsi que le gouvernement qui, selon lui, «font dans la provocation». «Ils nous disent que vous ne pesez rien et que les autres ont leur mot à dire parce qu'ils occupent la rue.» Cela se produit alors que le verrouillage de l'espace public est de plus en plus musclé.