En attendant l'organisation du sit-in et de la marche, programmés pour lundi prochain, les syndicalistes entament une grève aujourd'hui pour exprimer leur colère et leur intention d'aller jusqu'au bout de leur action. Cette dernière tend à mettre fin à des pratiques qui ont trop duré et à sauver l'entreprise «fleuron de l'économie nationale». Le mouvement de protestation des travailleurs de la zone industrielle de Rouiba prend de nouvelles proportions. Ce matin, après avoir organisé un sit-in à l'intérieur du complexe de la SNVI, les travailleurs se sont réunis en assemblée générale extraordinaire suite à un appel du syndicat. Ce dernier a appelé à cette assemblée générale pour «dénoncer la mauvaise gestion à tous les niveaux de l'entreprise, la mauvaise volonté clairement affichée par la direction générale lors des négociations relatives aux modalités d'attribution de la médaille de mérite conformément à l'accord collectif du 05.06.2011, le retard dans la mise en œuvre du projet d'organisation du groupe SNVI, le manque de transparence et de visibilité concernant le dossier de partenariat et le rappel sous toutes ses formes et à tous les niveaux des responsables mis à la retraite et ce, en violation de la règlementation en vigueur». Et pour exprimer leur colère, les travailleurs de la SNVI déclenchent aujourd'hui à partir de 22 heures une grève générale. «Personne ne peut parler d'illégitimité de notre mouvement, puisque nous avons informé par écrit la direction générale. Nous sommes des légalistes», nous dit le secrétaire général du conseil syndical, M. Belmouloud. «La SNVI n'est pas à vendre. Personne n'a le droit de brader une entreprise qui reste le fleuron de l'économie nationale. Ce ne sont pas ces arrivistes qui vont mettre en péril un acquis des travailleurs qui ont bien défendu le complexe durant les évènements d'octobre 1988 et la décennie noire», disent plusieurs syndicalistes que nous avons contactés ce matin au téléphone. D'autres disent que «si dérapage il y a, il sera à mettre sur le dos de ceux qui veulent le pourrissement et ne veulent pas écouter la voix de la raison». Ça chauffe déjà au niveau de la zone industrielle. Un avant-goût de la marche décidée pour la matinée de lundi prochain à travers la zone industrielle et le rassemblement préconisé au niveau de l'esplanade Abdelhak-Benhamouda de la centrale UGTA qui s'est transformée en un lieu de pèlerinage des travailleurs protestataires.