«Les USA et l'Europe doivent s'impliquer davantage dans la lutte contre la pauvreté et les maladies qui sévissent sur le continent africain.» «La connexion entre le terrorisme et le crime organisé, son financement et ses tendances» a été l'axe central autour duquel ont gravité les travaux de la rencontre qui s'est déroulée à l'institut national de la police criminelle de Saoula. Cette rencontre a été organisée par la Direction générale de la sûreté nationale (Dgsn) sous l'égide de l'organisation internationale de la police criminelle (Interpol) et a vu la participation d'un grand nombre de responsables d'institutions étrangères et algériennes ainsi que moult experts américains, européens et latino- américains. Ceci dit, tous les débats et interventions ont porté sur le terrorisme et les réseaux actifs à travers le monde mais, à aucun moment, les intervenants n'ont évoqué «le terrorisme d'Etat créé et parfois financé par les services de renseignements à des fins de déstabiliser certains régimes échappant au diktat des USA, initiatrice du front international contre le terrorisme». Par ailleurs, notent certains observateurs, «le terrorisme n'a pas existé uniquement après l'attentat du 11 septembre mais bien avant». Dans ce contexte, ajoutent ces observateurs «l'Algérie est en mesure de donner des leçons à tous les pays en matière de lutte contre le terrorisme et notamment aux USA». Dans son intervention, M.Ali Tounsi qui a réaffirmé la disponibilité de l'Algérie à apporter toute son assistance aux travaux du groupe qui se penchera sur «les moyens et mécanismes communs de lutte contre le terrorisme» a affirmé que «cette rencontre se veut une étape principale dans la lutte contre le crime organisé qui entretient des liens étroits avec le terrorisme transfrontalier». L'émigration clandestine grandissante que connaissent les frontières algériennes, en est un exemple éloquent et l'affaire des touristes kidnappés, un signe évident. Pour sa part, le directeur exécutif d'Interpol a mis en exergue «les efforts consentis par l'Algérie pour l'élimination du phénomène terroriste», tout en exprimant «la disponibilité d'Interpol à apporter toute l'aide nécessaire aux pays prenant part à la lutte contre le terrorisme». Il a indiqué dans ce sens que «son institution est parvenue à éradiquer le terrorisme notamment dans le continent africain où les réseaux terroristes accèdent facilement au financement et à l'aide logistique. Il a exprimé la disponibilité d'Interpol à ouvrir des bureaux régionaux au niveau des pays arabes conformément aux recommandations du conseil des ministres arabes de l'Intérieur» Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M.Abdelkader Messahel a souligné mardi la volonté de l'Afrique à être «partie prenante de l'élan international pour l'éradication du terrorisme». «A l'instar du monde, l'Afrique s'organise pour coordonner ses efforts afin de venir à bout de ce phénomène transnational et tient à être partie prenante de l'élan international pour l'éradication du terrorisme». «Il serait plus judicieux de s'attaquer à la pauvreté en Afrique, source de toutes les violences» ont affirmé certains observateurs qui ajoutent que «les USA et l'Europe doivent s'impliquer davantage dans la lutte contre la pauvreté, la paupérisation et les maladies qui sévissent dangereusement dans le continent africain et qui contraignent des milliers de personnes à avoir recours à des violences de différentes natures». Evoquant les efforts du continent africain dans la lutte contre le terrorisme, M.Messahel a rappelé la signature par les pays africains de la convention de lutte anti-terroriste proposée lors du sommet de l'OUA, tenu à Alger en 1999 et qu'une réunion des pays signataires de la convention «aura lieu prochainement à Alger». De même qu'il a rappelé la réunion tenue en septembre 2002 à Alger, qui a décidé de créer un centre de lutte antiterroriste dont le siège sera à Alger, ainsi que le lancement d'un partenariat dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Le directeur exécutif d'Interpol a indiqué que «son organisation est disposée à fournir tous les renseignements dont elle dispose et à identifier la nature des menaces et les considérations d'ordre géopolitique liées aux réseaux terroristes» mettant l'accent sur la nécessité «d'accorder davantage d'intérêt aux renseignements et aux législations nationales et internationales». Sur ce point, les observateurs se sont interrogés sur les raisons qui poussent certains pays, notamment les USA à «protéger des criminels sur leur sol, tel qu'Anouar Haddam à l'origine de l'attentat du boulevard Amirouche?» La réunion régionale africaine sur le «terrorisme et le crime organisé», dont les travaux ont débuté mardi à Alger devrait être sanctionnée par des recommandations permettant de mettre en place des mécanismes et des mesures communes de lutte antiterroriste.