Cela n'empêche pas notre pays-continent de «renforcer la coopération avec les Nations unies, les USA et l'Europe en vue de préserver la paix dans la région africaine». «Il n'y a aucune présence militaire américaine sur le sol algérien. Notre armée n'a pas besoin de formation en matière de lutte antiterroriste. Elle est même en mesure d'exporter son expérience aux pays développés». Ces propos sont tenus par M.Ramtane Lamamra, Commissaire de l'Union africaine à la paix et à la sécurité, en marge du séminaire sur «le contre- terrorisme en Afrique du nord» tenu, hier, à Alger. Lamamra répondait à une question faisant référence aux images diffusées par des chaînes de télévision britanniques montrant des marins américains en opération dans le Sud algérien: «Je démens formellement ces informations. L'Algérie a vaincu, seule, le terrorisme. Sur le plan logistique, l'armée est bien équipée grâce à l'investissement entrepris par l'Etat algérien». Insistant sur le fait que ces équipements sont financés exclusivement par le budget de l'Etat. «Nous n'avons bénéficié d'aucune aide même au coeur de la crise sécuritaire», insiste-t-il. Lamamra a soutenu, par ailleurs, que l'armée américaine est présente dans plusieurs pays africains. Une réalité que «nul ne peut ignorer. Mais ce n'est pas le cas pour notre pays». La présence militaire américaine en Afrique, est un sujet sur lequel a beaucoup insisté la presse lors de la réunion d'hier. Bien évidemment, un intérêt particulier est accordé à l'Africom. Sur ce point, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M.Abdelkader Messahel, a écarté encore une fois, l'installation d'une base militaire en Afrique. «Cette question n'a été à aucun moment débattue au sein de l'Union africaine», souligne le diplomate algérien. La Force africaine, défend-il, sera opérationnelle à partir de 2010. Elle sera en mesure de préserver la paix et la sécurité dans la région. Cela, poursuit-il, n'empêche pas le continent de «renforcer la coopération avec les Nations unies, les USA et l'Europe en vue de préserver la paix dans la région». Le séminaire organisé à Alger consacre, selon lui, la détermination de l'Afrique à renforcer une coopération tout aussi qualitative que féconde dans le domaine crucial de la prévention et de la lutte contre le terrorisme. Rappelons que ce continent a identifié la menace terroriste «parmi les plus graves qui constituent pour lui des défis majeurs». Afin de mener à bien la lutte contre ce fléau, les Africains sont exhortés à prendre en compte la caractéristique de l'adaptation du terrorisme aux multiples mutations, «dont celles technologiques enregistrées au cours des dernières années, qu'il s'agit de la circulation des personnes, des biens et des capitaux, de la propagation des connaissances et des facilités de communication induites par les nouvelles technologies de la communication» Lamamra définit cette démarche comme l'un des axes «prioritaires» sur les quels doivent se concentrer les efforts des services concernés par la lutte contre le terrorisme. «Il est primordial, de prime abord, d'assurer une bonne circulation de l'information concernant les réseaux terroristes même dans les pays du continent, non menacés par le phénomène, par Al Qaîda» a-t-il attesté, avant de mettre en garde contre l'amalgame qui a tendance à s'installer dans la région du Sahel entre l'activité des réseaux terroristes et les actions entreprises par les contrebandiers. Tout en reconnaissant la connexion dans certains cas entre les deux réseaux: «La menace terroriste est globale. elle prend de plus en plus la forme de crimes organisés. Les réseaux terroristes ont recours au trafic de documents à l'immigration clandestine pour atteindre leurs objectifs». Interrogé sur la date de l'entrée en vigueur de la Convention de prévention et de lutte contre le terrorisme adoptée à Alger en 1999, M.Lamamra a reconnu que ne se sentant pas concernés par le phénomène du terrorisme, beaucoup de pays africains n'ont pas jugé utile de signer ce document. «Mais la situation a changé ces deux dernières années; ces mêmes pays se sont précipités pour parapher ce document», conclut-il.