Des inscriptions racistes et des croix gammées ont été découvertes lundi sur une trentaine de tombes d'anciens combattants musulmans au cimetière de Carcassonne (sud de la France), où des sépultures avaient déjà été profanées le 10 septembre, a-t-on appris auprès de la préfecture. Sur les pierres tombales portant un croissant et une étoile, symbole de l'islam, les personnes qui se sont introduites dans le cimetière dans la nuit de dimanche à lundi ont écrit «la France aux Français, les Arabes dehors», «les Arabes, dégagez» ou encore «sales Arabes» et «sales juifs», selon Abdallah Zekri, vice-président du Conseil régional du culte musulman (CRCM). Il a condamné cette profanation de tombes de soldats algériens «morts pour la France» pendant la Première Guerre mondiale et s'est alarmé de «l'augmentation très importante et très inquiétante» des actes islamophobes en France. Selon M. Zekri, qui préside l'association Observatoire de l'islamophobie, les actes islamophobes (agressions, insultes verbales, incendies visant des lieux de culte ou profanations) ont augmenté de 34% en 2011. Au cours du seul mois de novembre, souligne-t-il, six incendies ont visé des mosquées et 135 plaintes pour des actes islamophobes ont été déposées cette année. Les inscriptions ont aussitôt été effacées par les services municipaux, après que la police scientifique eut procédé aux relevés d'usage. Le 10 septembre, des inscriptions xénophobes ou des croix gammées avaient été taguées sur 29 stèles musulmanes du carré militaire du même cimetière à Carcassonne. Une enquête a été ouverte, mais les auteurs n'ont pas été arrêtés. L'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC) a déposé plainte, a précisé le préfet de l'Aude, Anne-Marie Charvet. Une cérémonie de recueillement devant les tombes dégradées est prévue mardi avec des représentants religieux, de l'Etat et de la ville. Dans un communiqué, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a renouvelé «sa demande de mise en place d'une mission d'information parlementaire sur la multiplication des actes antimusulmans» et appelé les services de l'Etat à poursuivre et sanctionner les auteurs.