Les premières habitations sont déjà prêtes et seront livrées avant la fin de l'année. Deux années après avoir été mise en place, la formule location-vente va bientôt commencer à porter ses premiers fruits. Le premier des ses programmes à avoir été lancé plus connu sous l'appellation «programme 2001» est en passe d'être achevé. Les premiers logements sont déjà prêts et seront livrés avant la fin de l'année. C'est le Chef de l'Etat qui présidera aux premières remises de clés. D'ailleurs la paternité de la formule lui revient comme il l'a rappelé à diverses occasions. Ceci dit et même si jusque-là le déroulement des différentes étapes de ce mode d'accès au logement s'est fait, contre toute attente, selon les prévisions établies, il n'en reste pas moins que beaucoup de choses restent à faire. Si le traitement des dossiers a pu s'écarter des pratiques bureaucratiques, si les délais de réalisation de 18 mois ont été respectés, si des équipes en 3 fois 8 ont pu être instituées, si le pari des immeubles à grande hauteur (IGH) a pu être tenu avec en prime une résistance prouvée aux secousses sismiques, si tout s'est bien déroulé jusque-là, les plus grandes craintes résident dans l'après livraison des logements. Il est en effet plus difficile de gérer des cités que de les construire. En théorie tout est prévu pour que les ensembles de la location-vente ne connaissent pas le sort des cités dortoirs qui gâchent le paysage de nos villes. Dans les années 1970 et même 1980 bien des cités en apparence «bien sous tous rapports» ont été livrées aux citoyens. Malheureusement, et peu de temps après et sans exception, ces mêmes cités sont devenues d'immenses bidonvilles. Alors comment faire pour épargner ce sort aux cités que s'apprête à livrer l'Aadl? Au siège de cette entreprise, on se veut rassurant. Les responsables avancent mille et une mesures prévues pour que la vie dans ces cités deviennent un exemple d'urbanité et de bien-être. On nous annonce la création du corps des administrateurs avec des prérogatives à même de se faire respecter. Ces responsables tiendront en fait le rôle de syndic tombé en désuétude dans notre pays, tout comme les concierges qui ont quasiment disparu et qui vont être réhabilités, nous dit-on. A en croire les responsable de l'Aadl, la gestion des cités se fera avec toute la rigueur de la loi. Une rigueur qui devra prémunir contre les mauvais payeurs et contre tous les facteurs de nuisance. Un chose est sûre, c'est que la partie est loin d'être gagnée tant les moeurs sont dépravées et que le civisme est bel et bien enterré en Algérie. L'impossible gageure des responsables de l'Aadl sera de réveiller chez les acquéreurs les bonnes manières de la vie communautaire. Il apparaît dès lors que s'il a été possible de relever le défi de réceptionner des logements dans des délais records, il serait faux de s'en contenter et de sombrer dans la béatitude. L'environnement de ces logements est le noeud gordien qui a toujours causé des torts à la cité algérienne. Ni les délais ni les quantités de logements livrés ne pourront masquer le défi qui reste à relever. Celui de la qualité de vie dans les cités. Et ce n'est sûrement pas dans la précipitation dictée par des calculs politiques que cette qualité sera assurée.