Les pouvoirs publics ont programmé le lancement de 140 000 logements pour éradiquer l'habitat précaire, en un mot, les bidonvilles. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a inauguré le troisième Salon international de logement et de l'immobilier (Logimo), le 16 novembre. L'objectif de cet événement est de réunir dans un même temps et lieu tous les différents intervenants dans l'acte de bâtir, comme les maîtres d'œuvre, maîtres d'ouvrage, promoteurs, agents et gestionnaires fonciers et immobiliers, bureaux d'études et de recherche, organismes de contrôle technique, entreprises de réalisation et industriels de la construction, banques et établissements financiers, compagnies d'assurance, etc. Durant la conférence de presse, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a souligné l'importance de la spécialisation des entreprises et des différents acteurs du secteur du bâtiment pour une meilleure qualité de production du cadre bâti. Il a d'ailleurs lancé un appel à toutes les entreprises et acteurs du secteur à s'orienter vers la spécialisation. Le ministre a aussi soulevé la problématique de l'habitat précaire et que l'Etat est clairement décidé à résoudre ce phénomène. La stratégie adoptée est que l'éradication de cet habitat insalubre se fera graduellement avec une réalisation annuelle de 70 000 unités d'habitation, déjà inscrites dans la loi de finance 2009, et 70 000 autres logements seront au titre du budget 2010. Le ministre a aussi précisé que le parc national des constructions précaires compte 553 000 logements, dont 92 000 concentrés dans des bidonvilles et 180 000 constructions en terre, notamment au sud du pays, et que les autorités ont consacré une enveloppe financière pour retaper certaines de ces habitations en accordant des aides aux propriétaires d'un montant estimé à 700 000 DA. Le ministre a aussi soulevé l'importance de réglementer le marché immobilier et que le décret portant l'organisation de l'activité des agences est venu dans cette perspective réguler ce marché. Constat au cours de la visite des stands : la complexité de ce secteur très sensible et la diversité de ces intervenants. En ce sens, un expert nous a expliqué qu'il existe différentes catégories de logement allant du haut standing au moyen standing et standing. La première catégorie est destinée à une clientèle spécifique riche et toujours à la recherche des logements qui répondent à ses exigences en termes de qualité et de confort et c'est une catégorie capable de mettre le prix pour l'acquisition de ce type de logement qualifié de promotionnel. L'autre catégorie, c'est le logement dit économique. Ce type de logement, contrairement à la première catégorie, est destiné à une clientèle de moyen et faible revenu. Ce type de construction est réalisé dans un cadre social comme logement social participatif (LSP) et le logement Aadl. Actuellement, l'intérêt se focalise sur ce type de logement, car la demande est très forte et touche la majorité de la population algérienne et surtout la classe moyenne. Suite à loi de finances complémentaire 2009, dont l'article 75 stipule que “les banques ne sont autorisées à accorder des crédits aux particuliers que dans le cadre des crédits immobiliers”, certaines formules sont offertes par les différentes institutions financières pour aider cette catégorie de clientèle à financer son logement comme la CNL (Caisse nationale du logement), qui offre une aide de 700 000 DA, dont le montant de l'aide est déterminé sous réserve du seuil des revenus cité à 72 000 DA pour le logement social participatif. Selon l'expert, les aides de l'Etat sont insuffisantes, une augmentation du pouvoir d'achat et l'encouragement des promoteurs privés à promouvoir la formule location-vente sont nécessaires, à l'exemple du logement social participatif. L'expert soulève aussi l'importance de la protection de l'Etat des droits des citoyens dans les transactions immobilières, car, selon lui, une fois que le logement est acquis par le bénéficiaire, d'autres problèmes surgissent par la suite. Par exemple, il propose que le ministère de l'Habitat devrait mettre un manuel explicatif à la disposition du citoyen afin de l'informer sur les démarches à suivre pour l'acquisition d'un appartement. 30 000 logements Aadl bientôt lancés Notre parcours prend fin chez l'AADL. Un responsable nous a présenté le programme futur d'un million de logements 2010-2014, dont l'Aadl a un quota de 70 000 unités sur le territoire national, ainsi que la construction de 30 000 logements d'ici le 1er trimestre 2010, en coordination avec le ministère de l'Habitat. Selon le cadre de l'AADL, il existe 180 000 demandes de logements au niveau de la wilaya d'Alger, le traitement des dossiers se passe toujours par ordre de priorité avec les premiers dossiers déposés en 2001. Il existe trois programmes AADL : le premier programme 2001 concerne les 11 000 logements qui sont finis et il reste encore deux sites (El-Achour bis et Souidania) qui seront prêts pour bientôt ; le deuxième programme 2002 est la livraison des 19 000 logements, cette opération est en cours au niveau de H'raoua, Douéra et autres ; le troisième programme 2002 complémentaire concerne 52 720 souscripteurs, une partie des dossiers de l'année 2001 et la réalisation de 1 824 logements au niveau de Rouiba devrait bientôt être lancée. Pour les programmes futurs, d'autres critères de sélection sont prévus.