Le chef de la mission conjointe ONU-Union africaine au Darfour (Minuad) a fait état vendredi d'une montée de l'insécurité dans cette région de l'ouest du Soudan, qui restreint la capacité d'intervention des Casques bleus. «Notre capacité à surveiller et à agir (...) a été limitée ces derniers jours par l'insécurité croissante dans certaines parties du nord et du sud du Darfour», a déclaré Ibrahim Gambari, sans donner la raison précise de cette montée de l'insécurité. «Les combats se poursuivent à certains endroits, notamment avec les affrontements qui ont débordé dans le Kordofan-Nord où le dirigeant du JEM Khalil Ibrahim a été tué», a-t-il dit. Khalil Ibrahim, 54 ans, dirigeait le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour, région ravagée par la guerre civile. Le JEM a confirmé dimanche la mort de son chef, précisant qu'il avait été tué par un raid aérien des forces gouvernementales et non dans des affrontements comme l'a annoncé l'armée soudanaise. Sa mort crée une certaine incertitude concernant le futur du JEM qui a formé en novembre avec plusieurs autres groupes rebelles le nouveau Front révolutionnaire soudanais, pour «un soulèvement populaire et une rébellion armée» contre le Parti du Congrès national au pouvoir à Khartoum. Malgré la récente montée de l'insécurité, M.Gambari a indiqué que la violence avait reculé dans plusieurs parties du Darfour, où l'Unamid a accru sa présence durant l'année écoulée, doublant quasiment ses patrouilles quotidiennes. Quelque 18.000 Casques bleus sont affectés à cette mission. «En outre, les efforts continus menés par les gouvernements du Soudan et du Tchad pour sécuriser leur frontière commune ont permis une baisse des tensions et de la violence», a dit le chef de l'Unamid. Au moins 300.000 personnes ont été tuées et 1,8 million déplacé depuis le début en 2003 de la guerre au Darfour, selon une estimation des Nations unies. Khartoum fait état de son côté de 10.000 morts.