Dans ce jeu pseudo-démocratique dont le soubassement est inavoué, chacun veut sa part du gâteau. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) va décider aujourd'hui s'il doit continuer ou non à faire partie de l'Alliance présidentielle. Cette annonce interviendra au terme de son conseil consultatif qui a débuté hier à la Mutuelle des matériaux de construction à Zéralda, Alger. Le conseil consultatif du MSP se prononcera lors de sa réunion sur «son maintien ou son retrait de l'Alliance présidentielle», a indiqué hier le président de ce conseil, Abderrahmane Saïdi. Cependant, la tendance lourde est au retrait de l'Alliance. «Il n'est plus positif de rester au sein de l'Alliance», a indiqué Abderrahmane Saïdi ajoutant que «les partisans du retrait de cette alliance sont majoritaires au sein du conseil consultatif». Dans une déclaration, M.Djemaâ a souligné que les informations rapportées par les journaux sur l'existence d'une majorité au sein du conseil consultatif qui demande le retrait de l'Alliance présidentielle «ne sont, selon lui, que des articles de presse». «Le conseil est souverain dans sa décision», a-t-il affirmé Il y a au sein du conseil consultatif deux tendances, l'une en faveur du retrait et l'autre pour le maintien, a-t-il précisé, ajoutant qu'«il n'est pas possible de connaître l'avis de la majorité avant la réunion du conseil et l'examen de cette clause qui entre dans le cadre de l'examen de la politique générale». Il semble que la position du président du conseil consultatif du mouvement est claire. «Ce n'est plus positif de rester au sein de l'Alliance», a-t-il tranché pour sa part. Les déclarations de Soltani appuient la thèse que le parti «quittera» ses deux alliés, à savoir le FLN et le RND. M.Soltani a rappelé que les réformes politiques menées par le chef de l'Etat ont été vidées de leur sens suite à la suppression d'importants articles de lois soumis dernièrement au vote à l'Assemblée populaire nationale (APN) ainsi que le rejet de certains amendements de fond proposés par quelques députés. «Le MSP ne va pas suivre le même chemin que le FLN et le RND qui ont voté pour des projets qui ne répondent guère aux aspirations du peuple algérien et qui ne reflètent pas la volonté du président de la République», a souligné Soltani. Pour accélérer son retrait de ce conglomérat politique M.Soltani a également soutenu que «l'année 2012 sera une année de concurrence et non d'alliance», a déclaré M.Bouguerra Soltani. Pour d'autres observateurs «les cheikhs du MSP se retrouvent devant un choix difficile à faire. Face aux tentations du mouvement, la décision de franchir le pas n'est pas facile à prendre car ils ne sont pas sûrs de voler de leurs propres ailes», a estimé un observateur rencontré sur place. Par ailleurs, lors de cette session du conseil consultatif national, plusieurs points étaient débattus, notamment l'évaluation de l'état de mise en oeuvre du programme de l'année en cours, l'adoption du programme 2012, l'examen de la question des prochaines échéances, l'élection de la commission de préparation de ces échéances, ainsi que l'examen des développements sur la scène nationale et la situation au niveau arabe et international. En somme, selon l'ambiance qui a régné hier lors de cette rencontre, ils étaient nombreux à affirmer que les cadres du parti qui militent pour un retrait de l'Alliance présidentielle sont majoritaires. Il faut rappeler que le MSP a rejoint l'Alliance présidentielle dès sa création en 2004. Elle s'est fixé comme objectif l'application sur le terrain du Programme du président de la République. Mais, aucun bilan n'a été fait sur cette mission.