On le connaissait peu, sinon qu'il était un élu du peuple siégeant régulièrement à l'APN et il arborant toujours un magnifique turban blanc, symbole des populations du Hoggar dont il était le fidèle représentant. Hadj Moussa Akhamokh n'était pas qu'un simple député que l'Entv montrait chaque fois qu'elle diffusait des images du Parlement, il était aussi un grand patriote qui a fait retentir ses armes aux côtés d'illustres résistants qui ont écrit avec leur sang l'histoire de la Révolution dans le sud de l'Algérie. C'est pour commémorer le sixième anniversaire de sa mort que l'association Mechaâl Echahid a organisé, mercredi, au forum d'El Moudjahid, une rencontre à laquelle ont été conviées des personnalités ayant connu Hadj Moussa Akhamokh et l'ont côtoyé. Première personne à prendre la parole, le Dr Mohamed Lahcène Zghidi a fait une intervention très intéressante en indiquant que «les populations du Hoggar, à l'instar de celles des autres régions, ont pris part de manière active à la lutte de Libération nationale et ont repoussé la proposition du général de Gaulle qui voulait séparer le Sahara du reste de l'Algérie». Evoquant les différentes batailles livrées par les Touareg depuis 1830, l'orateur a insisté particulièrement sur «celle de 1898 qui, dit-il, a mis en déroute les forces d'occupation françaises qui s'étaient aventurées dans le Hoggar pour domestiquer les populations locales». C'est dans cet univers que Hadj Moussa Akhamokh a grand et fait ses premières armes au contact d'hommes rompus à la guérilla et la lutte dans le désert. Mohamed Lahcène Zghidi le considère comme un grand patriote doublé d'un grand coeur. «Il prônait l'unité et portait l'Algérie dans son coeur.» Pour Leïla Tayeb, moudjahida et ex-secrétaire générale de l'Union nationale des femmes algériennes, «Akhamokh était une référence, un exemple de probité». Fouillant dans sa mémoire, elle se souvient encore de ce jour où elle sollicita Hadj Moussa Akhamokh qui l'aida à installer une cellule de l'Unfa dans la wilaya de Tamanrasset. Et de poursuivre: «En 1982, lors d'un événement politique important, le président Chadli Bendjedid s'était détaché de la délégation qui l'accompagnait pour s'entretenir longuement avec lui. C'est là où j'ai compris que Hadj Moussa Akhamokh était un homme important et qu'il était très écouté.» Ancienne présentatrice vedette du Journal télévisé de 20 heures, ancienne ministre, Zahia Benarous, se souvient, elle aussi, du regretté Hadj Moussa Akhamokh. «C'était au cours d'un séjour dans le Hoggar. Il nous avait accueilli chez lui en nous déroulant «le tapis rouge», comme lorsqu'on reçoit un chef d'Etat. Cela m'a beaucoup marquée.» Ces vibrants témoignages démontrent à quel point le défunt Hadj Moussa Akhamokh était apprécié. Il incarnait les vertus d'un homme au grand coeur qui avait placé l'Algérie au-dessus de toute considération et ne vivait que pour elle.