Le procès de l'ancien président, qui a démissionné le 11 février sous la pression d'une révolte populaire, a débuté le 3 août. Le procès du président égyptien déchu Hosni Moubarak doit reprendre aujourd'hui avec l'audition sur trois jours des arguments de l'accusation, a indiqué lundi le président de la Cour, Ahmed Refaat. M.Moubarak est arrivé hier matin à bord d'une ambulance pour une nouvelle session de son procès au Caire, qui a repris le 28 décembre après trois mois d'interruption. Le président, 83 ans, portant des lunettes de soleil et recouvert d'une couverture, a été placé sur une civière à sa descente du véhicule pour être transporté dans la salle du tribunal, comme lors des précédentes audiences. Des groupes de partisans et d'adversaires de l'ancien homme fort de l'Egypte ont lancé des slogans à l'extérieur du tribunal. Le procès de l'ancien président, qui a démissionné le 11 février sous la pression d'une révolte populaire, a débuté le 3 août. M.Moubarak, souffrant, est en détention préventive dans un hôpital militaire de la banlieue du Caire. Le raïs déchu est jugé pour son implication présumée dans la répression du soulèvement début 2011, qui a fait officiellement quelque 850 morts. La cour cherche notamment à établir s'il a donné l'ordre de tirer sur la foule durant les événements. Il est passible de la peine de mort s'il est reconnu coupable. L'ancien ministre de l'Intérieur Habib el-Adli et six de ses conseillers sont jugés en même temps que M.Moubarak pour ces accusations. M.Moubarak est également inculpé de corruption, des accusations qui visent aussi ses fils Alaa et Gamal, jugés eux aussi en même temps que lui. L'ancien raïs est le premier dirigeant victime du «printemps arabe» à comparaître en personne devant les juges. Les dernières audiences de ce procès se sont tenues en septembre. La procédure a ensuite été suspendue jusqu'à la fin décembre en raison d'une demande de récusation du président de la cour, jugé partial par les avocats des parties civiles. Le magistrat a finalement été maintenu, permettant la reprise du procès. La longue suspension des audiences, la tenue d'élections législatives et les violences meurtrières récentes en marge de manifestations ont contribué à reléguer au second plan le sort de l'ancien président au cours des derniers mois. Les témoignages recueillis publiquement à l'audience jusqu'à présent ont été globalement favorables à l'ancien chef d'Etat, laissant entendre qu'il n'y avait pas eu d'ordres de sa part pour ouvrir le feu sur des manifestants. Contrairement au début du procès, les audiences ne sont plus retransmises à la télévision, mais la presse peut y assister. Plusieurs auditions de témoins, notamment celles de hauts responsables civils et militaires du nouveau pouvoir, se sont toutefois tenues à huis-clos.