Des gens continuent à affluer au Salon, mais très peu achètent. Au hasard de notre promenade à la Safex où se déroule actuellement et ce, jusqu'au 28 septembre, le 8e Salon international du livre, nous atterrissons au sous-sol du pavillon G baptisé par les organisateurs «Le Métier à tisser» en hommage à une des grandes oeuvres de Mohamed Dib auquel est dédié le Salon. Tempérant nos pas pour nous enquérir des livres de tel ou tel étalage, notre curiosité est immédiatement happée par ces «guirlandes» qui décorent joliment un des stands. Il s'agit de Maxi Livres. Une belle devanture et une séduisante formule pour attirer la clientèle ou du moins les visiteurs, sachant que celle-ci est constituée en grande partie, d'enfants, on comprend pourquoi un tel attrait. Né il y a 20 ans, Maxi Livres possède aujourd'hui 150 magasins en France et en Belgique. Le secret de sa réussite, sa barre de prix imbattable. C'est Maxi Livres qui fait sortir le livre à 10 FF en France à l'époque, dans les supermarchés et les grandes surfaces. Véritables arches de découvertes, chaleureuses et conviviales, les magasins de Maxi Livres n'ont pas de portes à pousser. Encore une tactique originale pour se rapprocher encore plus de son lectorat. Sa gamme livresque se décline en catégories. D'abord, la première est destinée aux enfants, à la jeunesse en général. Des tout petits bambins aux juniors, du coloriage aux livres éducatifs, ensuite «l'Art de vivre» vous propose une série de livres traitant de la cuisine au bricolage en passant par le sport et le guide de beauté. Art et Passions vous offre tous les livres d'art. Découvrir la nature et ses horizons est l'autre volet de Maxi Livres. Enfin sont proposés aux amoureux de la lecture, les plus grands textes de la littérature classique française et des dictionnaires pratiques en version intégrale au prix choc de 190 DA. Les livres vous sont proposés en format de poche. Reste que les Fables de La Fontaine coûtent tout de même un peu cher (1700 DA). «Mais quand on multiplie l'euro à 90, vous l'avez à 30 DA en moins», nous explique le représentant des éditions Inas. Ces dernières représentent Maxi Livres en Algérie mais aussi Publie-Sud et Edi-Sud et pendant la durée du Salon uniquement, la maison d'édition Flamarion. «On avait beaucoup de titres. Nos livres ne sont pas tous sortis à cause de la douane, on a eu un peu de retard. On est désolé auprès du public et on essaie de se rattraper», nous explique-t-il. La politique de Maxi Livres, c'est aussi d'offrir des cadeaux, des blocs-notes, une calculatrice et des supports photos. Nous quittons l'univers merveilleux et chatoyant des enfants pour nous diriger non loin de là, vers un autre stand. Plus terre à terre, peut-être, mais très pratique. La société Média-Centre, installée à Vieux Kouba s'occupe de l'importation, de la diffusion et distribution de livres techniques et scientifiques. Des livres qui font cruellement défaut en Algérie, alors que ceux-ci sont des outils de travail indispensables pour nos étudiants. La société Média-Centre représente dans cet espace, le groupe Eyroles, spécialisé dans le domaine technique, bâtiment, science et technique, artisanat et bricolage informatique en plus de la médecine. La société représente aussi l'éditeur du groupe Liaison : Annette Doyen Pradel et l'éditeur Casteilla. Au lieu de 50%, Média-Centre propose une remise de 20%. «Normalement, on ne le fait pas, parce qu'on n'a pas une grande marge avec les éditeurs», explique Benhamdi Djamil, représentant commercial de Média-Centre et de renchérir «C'est grâce à cette exonération de taxe qu'on a pu faire cette remise et réduire les prix. Ils sont abordables par rapport aux prix exigés sur le catalogue. Les livres coûtent moins cher qu'en France. Nous avons remarqué qu'il y a beaucoup de gens qui viennent acheter ici plutôt qu'en France», explique-t-il. Plus cher ou moins cher, reste qu'un traité sur l'électricité à 4000 DA n'est pas à la portée de tous, encore moins de la bourse d'un simple étudiant !. Ces livres existent mais malheureusement, continuent d'être inaccessibles. On se contente donc de «lécher» des yeux ces livres et de rêver, en attente d'une hypothétique démocratisation du livre...