La quatrième édition du Salon international du livre (SILA) va démarrer le 27 octobre prochain sur arrière fond protestataire, émis il y a une vingtaine de jours par les deux syndicats du secteur livresque, le SNEL (Syndicat national des éditeurs du livre) et le SPL (Syndicat des professionnels du livre). Tout d'abord il faut savoir que ces protestations sont nées suite aux trois changements majeurs opérés au SILA 2009, le premier concerne sa délocalisation de la Safex au stade du 05-Juillet, le second c'est l'installation du nouveau responsable commissaire, organisateur en la personne de Smail Ameziane, responsable des éditions Casbah (auparavant c'était le DG de l'ANEP, Ahmed Boucenna) et enfin la loi de finances complémentaire 2009. Interpellant le président de la République concernant les retombées de la loi de finances complémentaire sur le secteur, le SNEL a fait part dans une lettre ouverte au Président de sa " surprise d'apprendre qu'il nous était dorénavant interdit de recourir au crédit fournisseur et que nous devions régler au comptant la valeur de nos importations de livres et de presse spécialisée. Ces mesures ne serviront que les intérêts des éditeurs étrangers et annihilent tous les efforts déployés durant plusieurs années afin d'obtenir leur confiance. En fait, il s'agit aujourd'hui pour nous de préfinancer nos partenaires, d'autant plus que nos banques ont exigé de nous l'apport de la totalité des fonds", note-t-il ajoutant que " ces nouvelles dispositions entraînent fatalement des retards considérables qui vont hypothéquer très sérieusement la rentrée universitaire et le bon déroulement du 14ème Sila ". Dans une conférence de presse tenue il y a prés d'un mois, le SNEL s'était insurgé contre les agissements d'un commissariat qui ne veut pas l'écouter en tant que partie prenante de l'organisation du salon et qui n'a pas obéit à sa demande d'avoir un stand de 52 m2 " au lieu de çà il nous a donné 12m2 de surface " s'indigne-t-il tout comme le SPL qui se sent complètement exclu de cette organisation alors qu'il a fait ses preuves " dans les précédents Salons en montant des rencontres littéraires avec un budget d'un million de centimes qui ont vraiment abouties ". L'autre objet de fronde concerne la délocalisation surprise du SILA dans un chapiteau au 05-Juillet, une entreprise qui selon eux n'arrangent pas les algériens habitués à la Safex. "Aucun salon du livre de part le monde n'est délogé" protestent-ils. En tout cas, même s'il y a de l'électricité dans l'air entre ce syndicat et le commissariat du SILA, il n'y aura visiblement aucun boycott. De son côté, en réagissant dans les ondes de la radio El Bahdja, Smail Ameziane, juge que ces deux syndicats ont " terni l'image du pays. Que veulent-ils ces syndicats? Pourquoi tant de bruit?", s'est-il demandé en précisant qu'entre lui et la Safex, il n'y a aucun problème et que le changement de domiciliation du Salon était une simple question de temps. " On a commencé les négociations au mois d'août, mais celles-ci ont buté sur certains détails délicats et cela a pris du retard. Les gens étaient en vacances. Le 8 septembre, il fallait trancher. Pour moi, c'est une question de transaction commerciale. Il s'agit d'achat et de vente. Je suis le commissaire, à la recherche d'un espace. Le temps nous est compté. C'est par pragmatisme que la ministre de la Culture a décidé de choisir le stade du 5-Juillet pour abriter le Salon après s'être assurée de toutes les précautions nécessaires et veillé aux bonnes conditions de déroulement du Salon. " explique Smaïl Ameziane. Pour lui la fronde des deux syndicats n'a pas de sens précis car n'ayant aucune revendication claire."On parle de 80 éditeurs qui veulent le boycott. Qui sont- ils? " se demande t-il encore ajoutant que "certains veulent en fait, récupérer l'affaire de la loi de finances complémentaire et la faire déteindre sur le Salon." Alors vraie fronde ou simple jeu pour plus d'intérêt ? Smail Ameziane était lui même président du SNEL, il devient président du commissariat et il est lui même éditeur. Par sa position, il peut beaucoup pour sa maison Casbah. Des contacts, un bon stand, des relations privilégiées avec les ministères, cela ne plait pas forcément à toute cette famille du livre qui apparemment ne s'entend pas à merveille.Pour ce qui est du 14ème Sila, Smail Ameziane a donné son slogan ; çà sera "Le roi est le livre ". Quant aux participants, il avancera le chiffre de 17 pays arabes dont la Palestine, le pays à l'honneur, cette année en raison de la manifestation "El Qods, capitale de la culture arabe" sans oublier qu'un pavillon spécial Panaf sera mis en place et baptisé: "L'Esprit Panaf" où seront présentés, notamment et en exclusivité les livres et recueils réalisés dans le cadre de résidences d'écriture durant la 2e édition du Festival culturel panafricain d'Alger. Yasmine Ben