Coup de théâtre à la Safex! Prévisible quand même. Aucun représentant du ministère de la Culture n'a daigné se montrer jeudi à l'inauguration de cette manifestation. Azzedine Mihoubi, le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de la communication, présent ce matin à la Safex pour inaugurer un autre salon, relatif aux technologies et à la communication, y a tout de même fait un saut. Il était accompagné de M.Hamid Besalah, ministre de la Poste, et des Technologies de l'information et de la Communication, sans oublier Zhor Ounissi, ex-ministre de l'Education nationale. Un petit tour d'horizon et nous sommes vite confortés dans notre impression. Rien d'alléchant en somme n'est proposé en matière de livres. A midi, on continue à faire passer l'aspirateur alors que l'ouverture était prévue à 11h! Jeudi, quelque stands étaient encore vides ou couverts de baches de plastique. Quelle édition algérienne voudrait-on promouvoir? Et quelle image voudrait-on surtout véhiculer? Force est de constater que les plus importantes maisons d'éditons étaient absentes. La raison invoquée? Ces dernières font partie du Fored (Forum des éditeurs.), qui, dit-on, ne s'entendrait pas du tout avec le Snel. (Syndicat national des éditeurs). Et comme d'habitude, c'est le livre qui en pâti. La présidente de ce Forum des éditeurs qui porte l'abréviation de Fored est Mme Dalila Nedjam, la directrice des éditions Dalimen et commissaire du Festival international de la bande dessinée à Alger. Le Forum des éditeurs, lui, se veut un organisme professionnel de représentation et de défense des intérêts des éditeurs algériens. A l'issue de l'assemblée générale constitutive ayant eu lieu en décembre dernier, un conseil de onze membres a été constitué, comprenant aussi bien des maisons d'édition de statut public que de régime privé. Ce conseil de onze membres compte, notamment les maisons d'éditions suivantes, APIC, Barzakh, Casbah, éditions Chiheb, Dahlab et Dalimen etc. Comment donc expliquer l'absence de ces maisons d'édition stratégiques dans un événement annuel incontournable lié au livre. En tout cas, cela démarre fort timidement. Ahmed Madi, président du Snel voulait le retour du Salon à n'importe quel prix. Mais à ce stade-là, les dégâts seront énormes au vu du gâchis offert au public. Le siège du Fored se situe actuellement à la Bibliothèque nationale qui est également une entreprise d'édition, mais aussi l'ancien espace du Salon national du livre. Seules quelques maisons d'édition qui se disent n'appartenir à aucune «guerre partisane», ont revendiqué leur présence au sein de ce Salon par respect du lecteur en priorité. C'est le cas de la maison d'édition Alpha. «Nous sommes là pour rehausser le niveau de l'édition, du livre et de l'auteur. Quand on peut faire cela, on répond présent. J'espère bien que les 75 éditeurs seront là car je constate une certaine absence au niveau des stands. C'est aussi l'occasion pour nous de montrer que nous avons des nouveautés», a fait remarquer Mme Samira Bendris. Autre maison d'édition qui abonde dans le même sens d'idées est El Iktilaf. M.Bachir Mefti nous indiquera être là d'abord et avant tout pour le livre car n'apparentant à aucun clan, regrettant l'absence du ministère de la Culture. Son rayon possède des livres essentiellement universitaires, entre philosophie mais aussi des romans. L'objectif recherché par le Salon, cette année, devenu traditionnel est vraisemblablement de faire connaître aux lecteurs la production livresque en l'occurrence, les jeunes maisons d'édition qui investissent dans ce créneau. Le 7e Salon national du livre, organisé par le Syndicat national des éditeurs du livre (Snel), et auquel prennent part 75 éditeurs, faisait grise mine à voir à l'ouverture, après plus de deux heures d'attente. «L'objectif du Salon est d'encourager la lecture tout en présentant les nouveautés dans le domaine de l'édition et faire connaître les nouveaux auteurs», a indiqué M.Ahmed Madi, président du Snel. Et de renchérir: «Il serait intéressant de mettre en place une entreprise pour assurer une meilleure distribution du livre», a-t-il ajouté tout en confiant que le Snel «projette» l'organisation de salons régionaux. Placé sous le signe «Un livre dans chaque main», le salon regroupe plus de cinq mille titres, toutes disciplines confondues dont certains ouvrages édités dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007». Outre l'exposition-vente d'ouvrages, avec une remise, figurent plusieurs activités culturelles en rapport avec le livre, notamment des conférences et des ventes-dédicaces quotidiennes. L'après-midi d'aujourd'hui sera à caractère poétique et dédié à la Palestine, celle-ci, étant le pays invité d'honneur. Aujourd'hui, sera en outre, honoré l'écrivain Tahar Ouettar. Le Salon se poursuivra jusqu'au 24 avril.