Ce n'est pas demain qu'on dira que le phénomène a été vaincu. Le 31 août dernier, des incidents entre supporters ont émaillé la rencontre du match du championnat argentin de football qui s'est déroulée à Buenos Aires entre le club de Boca Juniors et celui de Chacarita. La rencontre a dû être interrompue par l'arbitre à la 69e minute de jeu, au moment où Boca menait sur le score de 2 buts à 0. Ces incidents se sont soldés par 71 personnes blessées et des dégâts matériels. Aussitôt, la justice et la Fédération argentine de football ont pris la décision de suspendre la compétition nationale jusqu'au 23 septembre (hier, ndlr) tout en procédant à une large consultation en vue de chercher un moyen de juguler le phénomène de la violence dans les stades. Cette prise de position de la part de ces deux institutions témoignent de la volonté des Argentins de ne pas se laisser déborder par la vague déferlante de la violence durant les matchs de football. L'Argentine n'est pas un pays de hooliganisme. Il a suffi de 71 personnes blessées pour que l'on aille jusqu'à suspendre la compétition nationale de football, sport considéré comme une drogue dans ce pays d'Amérique latine. Parmi les solutions préconisées pour éradiquer le phénomène ou, pour le moins, le réduire, on notera celles de M.Julio Grondona, président de la Fédération argentine de football, de la Confédération sud -américaine de football et vice-président de la FIFA, c'est-à-dire de quelqu'un qu'on ne peut pas prendre pour un farfelu. Ce dernier a proposé d'empêcher les hooligans de se déplacer dans les stades en faisant filmer toutes les rencontres du championnat et en leur offrant, même, des repas à domicile.