Le groupe parlementaire du parti majoritaire se réunira aujourd'hui, à l'hôtel Ryad de Sidi Fredj, sous la présidence de son secrétaire général Ali Benflis. Tous les parlementaires du parti ont été conviés à cette réunion, y compris les dissidents, à laquelle assisteront également des membres du bureau politique ainsi que ceux du comité central. Intervenant à un moment crucial de la crise que subit le parti, cette rencontre «sera une occasion pour desserrer l'étau et alléger la pression que subissent nos élus de la part de certains cercles du pouvoir», a déclaré un membre du comité central. D'autre part, il est évident que Benflis usera de cette tribune pour répondre à ses détracteurs qui dirigent «le mouvement de redressement». Le secrétaire général du FLN apportera-t-il alors «la réplique politique appropriée» évoquée avec insistance dans les différents communiqués diffusés par son parti depuis le début de la crise? Quoi qu'il en soit, outre le congrès extraordinaire dont la date serait fixée lors de cette rencontre, selon certains échos, les onze ordonnances présidentielles se tailleront la part du lion dans les débats d'aujourd'hui. «Cinq commissions ont été déjà installées pour étudier les deux avant-projets de loi sur le code communal et de la wilaya, l'avant-projet de loi sur le statut de la magistrature, celui du statut du haut conseil de la magistrature et l'avant-projet de loi sur la loi électorale», a indiqué le chef du groupe parlementaire du FLN, Abbas Mekhalif, ajoutant que les cinq commissions présenteront leurs rapports préliminaires et seront soumis aux débats au même titre que les ordonnances présidentielles. Une large polémique a été enclenchée à propos des onze ordonnances émises par le chef de l'Etat. A ce propos, la dissolution de l'APN a été sérieusement évoquée au cas où les députés du FLN, qui constituent la majorité parlementaire, refuseraient l'adoption de ces ordonnances. Une éventualité, rappelons-le, largement confortée par le parti d'Ouyahia, l'actuel chef du gouvernement. Sur ce sujet, Mekhalif est catégorique : «Nous refusons toute menace d'où qu'elle vienne et nos parlementaires ne subiront pas la pression. Nous assumerons nos responsabilités constitutionnelles et nous étudierons ces ordonnances en toute objectivité comme l'exige le devoir loin de toute réaction machinale», a indiqué Mekhalif. Par ailleurs, les animateurs du «mouvement de redressement» présument que des objectifs inavoués sous-tendent la rencontre de demain. En effet, Mohammed S'ghir Kara, vice-président de la commission d'information au sein du «mouvement de redressement», a clairement accusé la direction du FLN pro-Benflis de vouloir transformer cette rencontre en un congrès extraordinaire.