L'élection présidentielle américaine aura lieu le 6 novembre 2012 et le chemin sera long avant de connaître l'adversaire républicain qui s'opposera au président sortant Barack Obama. Le coup d'envoi des primaires républicaines sera lancé le 10 janvier après un premier caucus (assemblée d'électeurs) le 3 du même mois dans l'Etat de l'Iowa. Par ce processus, la désignation du candidat républicain se fera en deux temps : les électeurs doivent présélectionner les candidats à travers des votes organisés Etat par Etat, suivis par la grande Convention nationale pour l'investiture du candidat officiel du parti républicain en été prochain. Dès lors, le coup de starter sera tiré pour la campagne présidentielle officielle qui se déroulera de septembre à novembre. Jusqu'à l'heure actuelle, les candidats républicains sont au nombre de sept : Mitt Romney (64 ans), ancien gouverneur du Massachusetts, Ron Paul (76 ans), député du Texas, Newt Gingrich (68 ans), ancien président de la Chambre des représentants, Rick Perry (61 ans), gouverneur du Texas, Michele Bachmann (55 ans), députée du Minnesota, Jon Huntsman (51 ans), ancien gouverneur de l'Utah, et Rick Santorum (53 ans), ancien sénateur de Pennsylvanie. Mais dans les sondages, aucun de ces candidats n'a réussi à préserver la place de premier favori même si Mitt Romney, à qui il est souvent reproché son manque de constance dans ses positions, parvient, plus ou moins, à se maintenir parmi les trois premiers dans les enquêtes d'opinion. C'est devenu systématique : dès que l'un des candidats caracole en tête des sondages, une vraie machine se déclenche pour le laminer en divulguant les casseroles qu'il traîne ou en le tournant en dérision pour la moindre gaffe commise durant cette campagne féroce à l'investiture républicaine. L'ex-candidat Herman Cain, seul prétendant noir, en a fait les plus gros frais : après avoir cru en sa belle étoile en devenant la coqueluche dans les sondages, il s'est carrément retiré de la course pour des affaires de mœurs. Après avoir attiré la sympathie des intentions de vote, Rick Perry a vu sa cote dégringoler par la suite en raison de ses «étourderies» lors de débats télévisés. Hissé en tête des sondages pendant quelques jours, Newt Gingrich se retrouve également en disgrâce pour une histoire de trafic d'influence dont il est accusé en ayant perçu 1,6 million de dollars d'un géant américain de crédit immobilier afin de faire du lobbying auprès des élus pour amener l'Etat à renflouer cette société à coups de milliards de dollars après la crise des subprimes de 2007. Ce vieux routier de la politique est pour le renforcement des lois antiterroristes et contre de grosses coupes budgétaires du secteur de la défense. Cet effet yoyo dans les sondages n'a pas non plus épargné Ron Paul, un antiguerre, un pourfendeur de Wall Street et un opposant à toute aide financière étrangère, y compris à Israël, mais qui a été rattrapé lui aussi par d'anciens écrits envoyés aux abonnés de son site, dans lesquels il tenait des propos racistes. Il est honni par les conservateurs car il a toujours considéré que la olitique menée par les Etats-Unis au Moyen-Orient a contribué aux attentats du 11 septembre 2001, et s'est toujours opposé à l'option militaire comme solution pour empêcher l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire. Interrogé récemment sur ce qu'il pensait de la candidate ultraconservatrice Michele Bachmann qui avait fustigé ce rival républicain sur sa position à propos de l'Iran, il a rétorqué : «Elle n'aime pas les musulmans, elle les hait, elle veut en découdre». Alors que les candidats républicains se démènent pour gagner l'investiture, le président Obama, dont les stratèges pour sa réélection ajustent leur plan d'attaque qui promet d'être sans pitié, joue à la force tranquille en minimisant l'importance de l'identité de son prochain rival républicain du fait que la vision fondamentale des candidats du parti de l'opposition, selon lui, diffère radicalement de la sienne. A l'actif de son bilan présidentiel, il compte la mort du chef d'Al Qaïda Oussama Ben Laden, le retrait des troupes d'Irak et celui en cours d'Afghanistan, ainsi que son plan d'assurance médicale qui a permis à plus de 30 millions d'Américains de bénéficier d'une assurance maladie. Mais c'est sur le plan économique qu'il s'attire les critiques : malgré son plan de relance de 800 milliards de dollars, la croissance économique reste fragile et n'est pas près de redécoller, et un taux de chômage qui tourne autour des 9%. Mais à ses détracteurs, il répond que leur tort est d'évaluer son bilan par rapport à l'idéal.