Le dernier tour des élections législatives, les premières depuis la chute en février 2011 du président Hosni Moubarak, s'est ouvert mardi en Egypte, où le scrutin a été dominé jusqu'ici par les islamistes. Le vote pour la chambre des députés (Assemblée du peuple) se déroule dans trois zones géographiques successives, chacune votant sur deux tours. Dix-huit gouvernorats ont déjà voté sur deux tours. Le premier tour de la troisième phase s'est déroulé la semaine dernière dans les neuf gouvernorats restants, notamment dans le Sinaï, région instable frontalière avec Israël et la bande de Gaza, qui abrite aussi de vastes complexes touristiques en pleine crise comme Charm el-Cheikh. Le second se déroule mardi et mercredi. Le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), issu des Frères musulmans, a indiqué avoir recueilli 35,2% lors de la troisième phase, tandis que le parti Al-Nour (La Lumière), fondamentalistes salafistes, a affirmé avoir recueilli 27% des voix. Le PLJ et Al-Nour avaient remporté ensemble quelque 65% des suffrages lors des deux premières phases du vote, entamé le 28 novembre. Les partis libéraux et les mouvement issus du soulèvement, morcelés et mal implantés, sont sortis laminés des deux premières phases du scrutin. Plusieurs circonscriptions voteront de nouveau entre le 14 et le 19 janvier, les votes ayant été annulés à la suite d'irrégularités ou de problèmes logistiques. Cette élection se tient dans un contexte politique tendu, marqué en novembre et décembre par la répression meurtrière de manifestations, principalement au Caire, contre le conseil militaire qui dirige le pays. L'élection des députés sera suivie à partir du 29 janvier par celle des sénateurs. Le futur Parlement sera chargé de désigner une commission qui rédigera une nouvelle Constitution pour l'Egypte, pays le plus peuplé du monde arabe avec plus de 80 millions d'habitants. Une élection présidentielle est prévue avant la fin juin. M. Moubarak, 83 ans, a été chassé du pouvoir en février 2011 par une révolte populaire. Le parquet a requis jeudi la peine capitale contre l'ancien président, accusé du meurtre de manifestants durant la révolte.