Suite à la décision du syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (Sete), un mouvement de grève d'une journée appuyé par un rassemblement devant le siège de la wilaya a bouleversé hier le rythme de travail du secteur de l'éducation de la wilaya de Béjaïa, déjà en partie paralysé par un autre mouvement initié par les travailleurs des corps communs et ouvriers professionnels du secteur de l'éducation pour une durée d'une semaine renouvelable. La double action d'hier s'est voulue un soutien à cette frange des travailleurs en quête d'un statut. Environ 800 travailleurs affiliés au Sete/Ugta y ont pris part. Au cours de la prise de parole, il a été beaucoup question de l'intégration des corps communs et ouvriers professionnels dans le statut particulier de l'éducation. Le Sete rejette purement et simplement «le Brouillon» de statut particulier proposé par Benbouzid revendiquant un statut répondant aux attentes réelles des travailleurs. Il en est de même pour l'application immédiate de la décision d'abrogation de l'article 87 bis. Pour sa part, la direction de tutelle locale n'a pas été en reste puisque les grévistes ont exigé d'elle le règlement de tous les problèmes qui lui ont été posés dont, notamment le paiement des rappels, la régularisation des situations administratives et l'assainissement du parc logement. Par ailleurs, on a appris qu'un rapprochement entre les différents syndicats représentant les corps communs, notamment le Snte, l'Unpef, et le syndicat autonome des corps communs conduit par M.Bahar a pris forme. Une réunion devrait avoir lieu aujourd'hui à Alger. Cette rencontre, qui constitue la suite logique de celle tenue le 24 décembre dernier à Béjaïa, est considérée comme un premier pas vers l'union des forces pour arracher leurs revendications, dont «l'intégration» dans le statut particulier de l'éducation N° 08-315 et bénéficier des primes et autres augmentations salariales. «J'ai 29 ans de service et je touche un salaire d'à peine 18.000,00 DA», a expliqué hier un ouvrier gréviste dont le mouvement initié depuis lundi a été suivi à 90%, selon M.Ounahi, responsable de la section des corps communs affiliée au Sete de Béjaïa. Le nombre des travailleurs des corps communs et ouvriers professionnels de la wilaya est de 3500 dont 70% environ sont d'obédience Sete, alors que la grève atteint presque les 95%. Les cantines scolaires, les services d'hygiène et les administrations du secteur de l'éducation sont pratiquement paralysés.