Un spectacle féerique Vous êtes conviés le jeudi, 19 janvier prochain, à la salle Ibn Zeydoun qui accueillera en soirée un très beau spectacle du théâtre traditionnel Nô, une pièce intitulée Kakitsubata (Iris). 2012 sera marquée par les festivités commémorant le cinquantième anniversaire de l'indépendance de notre pays. Pour le Japon, cette année consacre et confirme aussi le 50e anniversaire des relations diplomatiques algéro-nippones. Pour marquer cet événement, l'ambassade du Japon a concocté un riche programme culturel qui se déclinera entre musique, expo photos et cinéma. Apres le spectacle donné l'an dernier au théâtre de Béjaïa, lors du Festival international du théâtre, et fort de l'engouement du public pour ce genre de manifestation artistique, symbole de la culture séculaire du Japon, il a été décidé de la réitérer cette fois-ci, à Alger, avec l'organisation d'un véritable spectacle mais, plus grand que celui de Béjaïa, nous a promis notre interlocuteur, Yoshia Amitani, du service culturel et communication au sein de l'ambassade du Japon. Aussi, le jeudi 19 janvier la salle Ibn Zeydoun accueillera en soirée un spectacle du théâtre traditionnel Nô, une pièce intitulée Kakitsubata (Iris), qui nécessitera plus d'une quinzaine de personnes entre artistes et musiciens dont neuf considérés officiellement par l'Etat nippon comme «possesseurs du patrimoine immatériel». Le Nô est une forme de théâtre japonais qui date de 600 ans. Il fait partie de la liste de la première proclamation des chefs d'oeuvres du patrimoine immatériel mondial en 2001. Le Nô représente un des styles théâtraux les plus hautement recherchés et sophistiqués dans le monde. C'est sous le patronage du Shogun de l'époque Ashikaga Yoshimitsu au XIVe siècle que Kan-Ami a inventé la forme originelle du théâtre Nô, en intégrant les folklores, les danses et les musiques qui étaient populaires à cette époque. Son fils, Ze-Ami, lui a succédé et developpé ce qu'a initié son père et parvenu à la forme actuelle du Nô: il s'agit du «Yougen». Un concept qui renvoie à quelque chose qui reste profond sous la surface et trop sombre pour être vu. Ce concept a la connotation de la tendresse, de l'élégance, de la beauté sophistiqué et réservée. Ze-Ami a écrit un grand nombre de pièces dont la plupart sont régulièrement jouées aujourd'hui encore. Ze-Ami écrit: «La beauté des fleurs doit être cachée, quand elle est cachée, les fleurs paraissent plus belles.» C'est un peu l'intrigue qui sera dévoilée durant cette pièce le 19 janvier prochain, alliant le sens caché de la légende, accolé à la sensualité de l'amour et la beauté des fleurs. Notons que Kakitsubata sera jouée également le 21 janvier au Théâtre régional d'Oran, suivie d'une explication autour de la pièce. Par ailleurs, une conférence aura lieu à Alger, le 18 janvier, à 15h, à l'université de Bouzaréah. Elle portera sur «la culture japonaise à travers les intrigues du théâtre Nô» et une autre le 22 janvier à la même heure, à l'université des sciences et de la technologie d'Oran. Ainsi, le public algérois et oranais pourra enfin se familiariser avec ce 4e art si rare et spécifique à ce pays du Soleil Levant et ainsi s'immerger dans la pleine méditation qui sied à la beauté et l'harmonie d'une telle culture. Au programme aussi, le public pourra apprécier une belle expo de photographies contemporaines japonaises au Bastion 23, du 23 janvier au 18 février. Aussi, une rétrospective du cinéma japonais sera à l'honneur avec au menu six films japonais de célèbres réalisateurs japonais. On citera entre autres Voyage à Tokyo de Yasujiro Ozu, Vivre et paradis et enfer d'Akira Kurosawa La vie d'O Haru femme galante et Les contes de la lune vague après la pluie de Kenji Mizoguchi et autres. Cette rétrospective se tiendra en premier lieu à la cinémathèque d'Alger du 1er au 08 février, à la cinémathèque de Béjaïa du 13 au 18 février, à la cinémathèque d' Oran du 22 au 27 février, à la cinémathèque de Tiaret, 1er au 6 mars et enfin à la cinémathèque de Sidi Bel Abbès du 10 au 15 mars. Mais avant d'aller au cinéma, un petit tour par la salle Ibn Zeydoun le 19 janvier prochain s'impose, question de faire ample connaissance avec la tradition du Nô et ses spécialités scéniques et artistiques. Le spectacle promet pour rappel, surprise et enchantement.