Le tribunal criminel près la Cour de Boumerdes a reporté, dimanche, le procès de l'affaire de trafic d'armes connue sous l'appellation de «Anyab El Fil» (défenses d'éléphant). Le tribunal a motivé notamment le report de ce procès, impliquant 36 accusés, et qui avait fait l'objet d'un premier procès en 2009, par «la non exécution des mandats d'arrêt à l'encontre de trois accusés», ainsi que par «l'absence de la défense». Dans un premier procès, le tribunal avait condamné Harak Zoheir , le principal accusé dans cette affaire, à la réclusion criminelle à perpétuité, et prononcé des peines allant d'une année à 20 ans de prison ferme, Il avait également acquitté 15 autres prévenus. Dix accusés dans cette affaire sont actuellement poursuivis, selon l'acte d'accusation, pour divers chefs d'inculpation, dont notamment «adhésion et financement d'un groupe terroriste armé», «trafic et importation d'armes, de munitions et de véhicules» «diffusion de documents faisant l'apologie du terrorisme», «non dénonciation, falsification, corruption et blanchiment d'argent. Les faits remontent, selon l'arrêt de renvoi, au 12 octobre 2006, lorsque les services de sécurité ont démantelé un réseau de trafiquants qui introduisaient des armes en Algérie à partir d'un pays voisin pour le compte des terroristes de l'ex-GSPC. Les éléments du réseau en question ont été capturés dans une embuscade qui leur a été tendue à Berriane (Ghardaia), au cours de laquelle deux terroristes, Khelifi Redouane et Lagab Samir furent éliminés, outre la saisie de leur véhicule chargé de fusils Kalachnikovs et de munitions. L'embuscade avait permis, également, l'arrestation de l'accusé S.Mohamed Seghir (coordinateur du réseau) et de ses acolytes R. Ali , Z. Brahim, B. Kheir Eddine et L. Youcef. De même que furent identifiés les instigateurs de cette opération, dont notamment le terroriste Harak Zoheir, un ressortissant malien, détenteur d'une carte d'identité algérienne falsifiée. Cette affaire a révélé l'existence de liens entre les trafiquants d'armes et un réseau de falsification de cartes grise, suite à l'arrestation de K.Abdenasser coordinateur entre le groupe de trafiquants d'armes et les terroristes, accusé d' introduction illégale de véhicules à partir d'un pays étranger. Des falsificateurs de cartes grises de ces véhicules ont été également arrêtés par la suite. L'enquête a révélé que l'accusé El Bakri, originaire d'Adrar, était également impliqué dans cette affaire de trafic d'armes, de mercure et d'ivoire.