L'armée syrienne libre (ASL) a demandé à la Ligue Arabe de transférer le dossier syrien devant le Conseil de sécurité de l'ONU, accusant le régime du président Bachar al-Assad de poursuivre la répression sans tenir compte du plan arabe de sortie de crise. Dans un communiqué signé de son chef, Riad al-Assaad, l'ASL, constituée de déserteurs et qui revendique 40.000 combattants, appelle la Ligue arabe à «transférer rapidement le dossier syrien devant le Conseil de sécurité de l'ONU». Dans son communiqué, l'ASL demande aussi à la communauté internationale d' «agir rapidement contre le régime par le recours au chapitre 7 de la charte de l'ONU, afin de préserver la paix» en Syrie. Ce chapitre donne au Conseil de sécurité la possibilité d'entreprendre «toute action qu'il juge nécessaire au maintien ou au rétablissement de la paix». S'exprimant lundi à Abou Dhabi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a sommé le Conseil de sécurité, divisé sur le dossier syrien, d'agir. «J'espère sincèrement que le Conseil de sécurité va traiter (cette crise) d'une manière sérieuse et cohérente», a-t-il dit, qualifiant la situation d' «inacceptable». Des observateurs de la Ligue arabe sont en Syrie depuis le 26 décembre pour superviser un accord destiné à mettre fin aux violences dans ce pays, mais leur présence n'a pas mis un terme à plus de neuf mois d'effusion de sang. La Russie et la Chine ont opposé leur veto à un projet de résolution de l'ONU sur la Syrie en octobre. A la mi-décembre, Moscou a pris l'initiative de présenter un projet de résolution qui condamne à la fois la violence du gouvernement et celle de l'opposition. Mais les puissances occidentales ont jugé ce texte trop timoré, alors que la répression a fait au moins 5.000 morts depuis la mi-mars, selon une estimation des Nations unies. Les Etats-Unis ont appelé la Russie à abandonner son initiative et à soutenir une résolution plus ferme rédigée par Washington et plusieurs pays européens. Lors d'une conférence de presse dimanche en Birmanie, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a dénoncé le «silence» du conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie, estimant que la situation devenait «intolérable».