La circulation et le trafic ont été paralysés hier par les différents mouvements de contestation opérés par des centaines de citoyens, des demandeurs de logement en majorité. En effet, le premier foyer de contestation s'est déclaré dans la daïra d'El Bouni, distante de quelque 14 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Annaba. Dans cette localité, les occupants d'habitations précaires, tous des postulants aux logements sociaux, El Sarouel et autres localités de la plus grande daïra d'Algérie, ont bloqué l'accès à l'APC et la daïra. La marée humaine, avec de géantes banderoles, s'est ensuite positionnée en bouclier humain et a bloqué la RN 21, Annaba -Guelma. Les usagers de cet axe routier ont été contraints d'emprunter d'autres axes routiers. Le même mouvement a été observé devant le siège de la daïra de Annaba où un intense foyer de contestation s'est déclaré au centre-ville. Des centaines de demandeurs de logement, principalement, munis à leur tour de banderoles portant des slogans dénonçant l'indifférence, le laxisme, mais surtout la «hogra», dont ils sont victimes, ont bloqué la circulation sur le boulevard principal, où se situe le siège de la daïra de Annaba. Le mouvement a traversé l'artère principale, se dirigeant vers le siège de la wilaya, demandant la présence de premier responsable de la circonscription. Dans l'après-midi d'hier, la situation était toujours tendue car, au rythme où vont les choses tout porte à croire que l'explosion sociale est certaine, pour des raisons que personne n'ignore. En effet, si les mesures adéquates ne sont pas mises en place, visant la communication avec la population et l'information pour calmer l'impatience générée par le malaise social, le débordement des mouvements de contestation quotidiens dans cette wilaya pourrait atteindre des proportions démesurées. Toutefois, il convient de noter que l'approche de l'échéance des législatives, prévues pour l'année en cours, est aussi un moyen, pour les candidats aux élections législatives, de profiter de la situation pour alimenter ces différents mouvements de contestation à Annaba. En somme, le brasier qui menace la sérénité de Annaba et de ses habitants doit son salut à une précampagne. Au moment où certains affûtent leurs armes pour entamer la campagne électorale, d'autres ont d'ores et déjà commencé leur porte-à-porte à travers les localités enclavées de la wilaya, pendant que certains, usant de méthodes criminelles, jettent de l'huile sur le feu pour enflammer toute la wilaya. De ce fait, les autorités locales de Annaba se doivent non seulement de communiquer mais surtout d'informer la population sur le secteur du logement notamment. Le ministre de l'Habitat juge pour sa part qu'à l'origine des différents mouvements de contestation relatives à ce secteur, se trouve le manque de communication et d'information. Pour l'heure, la tension ne diminue pas à Annaba.