Les efforts consentis dans le cadre du programme de relance «se traduisent déjà par une reprise économique diversifiée et qualitativement prometteuse», a déclaré hier le chef de l'Etat devant le Parlement sud-africain. A la tête d'une très importante délégation ministérielle, le Président de la République se trouve depuis hier en Afrique du Sud pour une visite qui s'étalera sur quatre jours. Outre le caractère historique de ce déplacement - c'est la première fois qu'un chef d'Etat algérien foule le sol sud-africain - la visite de Bouteflika intervient à un moment décisif au plan international et africain. Quelques jours après la rencontre UE- troïka africaine et au lendemain d'un important coup de téléphone donné par George Bush, c'est en leader africain décidé à peser sur l'actualité que le chef de l'Etat s'est rendu en Afrique du Sud. Aussi, Bouteflika était-il attendu sur les questions en rapport avec la relance de l'Afrique, la lutte antiterroriste et l'état d'avancement des réformes en Algérie. Bouteflika s'est exprimé sur les trois tableaux. Aussi, outre un programme de visite chargé, le chef de l'Etat a fait des interventions très remarquées en diverses occasions. Devant le Parlement sud-africain, Bouteflika a longuement évoqué la Nouvelle initiative pour l'Afrique (NIA). Il a signalé, à ce propos, que la démarche de renouveau du continent noir «vise à assurer la stabilité et la sécurité de l'Afrique, par le règlement des conflits nationaux ou régionaux qui continuent à sévir et compromettent tous les efforts de développement». Pour Bouteflika, la NIA apparaît aujourd'hui comme «le cadre opérationnel pour une sortie durable du continent de son état de sous-développement et de marginalisation», tout en indiquant que «l'Algérie et l'Afrique du Sud ont des approches identiques» sur les problèmes internationaux. D'où la possibilité qui leur est offerte de «poursuivre leurs actions à l'échelle africaine et d'accélérer le processus d'intégration» du continent noir, tout en faisant valoir «les intérêts et les préoccupations du continent sur le plan international». En fait, l'objectif avéré de la NIA est d'«intégrer l'Afrique dans le processus de mondialisation». Le Président de la République a également évoqué la concorde civile en précisant que «l'un des résultats les plus tangibles (de la démarche NDLR) a été de permettre à l'Algérie de libérer les énergies consacrées au développement économique et social». Il fera remarquer, en outre, que cette démarche a permis à l'Algérie de retrouver «son unité et sa stabilité». Le Président de la République a déclaré, au sujet des réformes économiques, que les efforts se «traduisent déjà par une reprise économique diversifiée et qualitativement prometteuse». Il rappellera aussi que l'Algérie dispose de grandes richesses naturelles. A ce propos, il est attendu la signature d'un accord relatif à l'exploitation des mines algériennes. Mais la portée essentielle de ce déplacement demeure l'impérative nécessité de concrétiser un rapprochement salutaire pour les deux pays et pour le continent noir tout entier.