Les exactions se poursuivent en Syrie malgré la présence de dizaines d'observateurs arabes Le peuple syrien refuse toute intervention étrangère, selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères. La Syrie rejette le déploiement de troupes arabes proposé par le Qatar, afin de faire cesser la violence dans le pays, et affirme que le peuple syrien ´´y fera face´´, a indiqué mardi le ministère syrien des Affaires étrangères dans un communiqué. ´´La Syrie rejette les déclarations de responsables du Qatar sur l'envoi de troupes arabes qui amplifient la crise, font avorter l'action arabe et ouvrent la voie à une intervention étrangère´´, a indiqué le communiqué publié par l'agence officielle Sana. ´´Le peuple syrien refuse toute intervention étrangère sous n'importe quelle appellation. Il fera face à toute tentative qui porte atteinte à la souveraineté de la Syrie et à l'intégrité de son territoire´´, selon le communiqué. ´´Il serait regrettable que du sang arabe coule sur le territoire syrien pour servir des (intérêts) connus´´, ajoute le ministère sans autre précision. ´´La Syrie appelle une nouvelle fois la Ligue arabe à arrêter les campagnes d'incitation de la presse, et à aider à empêcher l'infiltration de terroristes et l'entrée d'armes sur son territoire en vue de réaliser la sécurité et la stabilité, qui préludent au dialogue national et un règlement politique de la crise´´, poursuit le texte. L'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, s'est dit samedi dans un entretien avec la chaîne américaine CBS favorable à l'envoi de troupes arabes en Syrie afin de ´´mettre fin à la tuerie´´ dans le pays, secoué depuis dix mois par une révolte populaire réprimée dans le sang, la première prise de position de ce type d'un dirigeant arabe. Amr Moussa, ex-chef de l'organisation panarabe et candidat à la présidentielle égyptienne a affirmé dimanche que La Ligue devrait ´´étudier´´ cette idée. Les exactions se poursuivent en Syrie malgré la présence depuis le 26 décembre de dizaines d'observateurs arabes chargés de surveiller l'application d'un plan de sortie de crise prévoyant en premier lieu l'arrêt des violences. La France juge le nouveau projet de résolution de la Russie sur la Syrie ´´très loin de répondre à la réalité de la situation´´ dans ce pays, a déclaré le ministère français des Affaires étrangères. Il est ´´très loin de répondre à la réalité de la situation en Syrie´´, a affirmé le porte-parole adjoint du ministère, Romain Nadal, au lendemain de la distribution à l'ONU par Moscou d'une nouvelle version de son projet de résolution sur la Syrie, critiqué à l'origine par les Occidentaux. Ce texte devait être discuté au niveau des experts représentant les membres du Conseil de sécurité. Selon un diplomate à New York, le nouveau texte est une ´´simple compilation des amendements proposés par les autres membres du Conseil´´, sans progrès sur le fond. Les Occidentaux réfutent la volonté de Moscou de mettre sur un même plan, dans la condamnation de la violence, le régime et l'opposition. ´´Je vous rappelle dans quel esprit la France veut que le Conseil de sécurité s'exprime. Exiger que le régime mette fin à sa répression implacable, distinguer clairement entre cette répression et l'expression du peuple syrien dans la revendication de ses droits fondamentaux, et soutenir le plan de sortie de crise de la Ligue arabe´´, a souligné Romain Nadal. ´´Le Conseil de sécurité doit s'exprimer très vite et nous y travaillons intensément´´, a-t-il ajouté. Sur le terrain, onze civils ont été tués en Syrie, dont huit dans l'explosion d'une charge lors du passage de leur minibus, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh) dans un communiqué. Dans la province d'Idleb (nord-ouest), ´´huit Syriens ont été tués par une charge qui a explosé lors du passage de leur minibus sur la route reliant Idleb à Alep´´ (nord), a indiqué l'Osdh qui ignore l'identité des auteurs de l'attentat. Dans la même province, un militant a été tué par un tireur embusqué, devant un magasin, dans la ville de Khan Cheikhoune. A Homs (centre), épicentre de la contestation contre le régime du président Bachar al-Assad, des transports de troupes blindés circulant dans la rue al-Qahira ´´ont ouvert le feu aveuglément, tuant un civil et blessant neuf autres´´, a par ailleurs indiqué l'organisation basée en Grande-Bretagne. Un autre civil a été tué à Homs dans le quartier al-Bayada par des tirs des forces de sécurité, selon la même source. Parallèlement, à Alep, deuxième ville de Syrie, les forces de sécurité ont mené des perquisitions dans la Cité universitaire après une manifestation organisée la veille par des étudiants. Les forces de sécurité ont cassé les meubles dans les chambres et arrêté certains étudiants.