Les ravisseurs auraient exigé la libération de cinq membres de la famille d'Abou Zeïd, émir de la katiba Tarek Ibn Ziyad, un groupe terroriste activant au Sahel. Les autorités libyennes ont libéré hier, en territoire libyen, le wali d'Illizi, Mohamed Laïd Khelfi, qui sera remis de façon «imminente» aux autorités algériennes, a indiqué hier l'agence officielle l'APS, citant une source proche du ministère de l'Intérieur et des Collectivités. La même source a précisé que les ravisseurs ont été arrêtés à 150 km en profondeur du territoire libyen, ajoutant que le wali sera remis aux autorités algériennes au poste frontalier de Deb Deb (sud-est de l'Algérie). Le wali a pu joindre hier, sa famille par téléphone afin de les rassurer, a-t-on ajouté de même source. Cependant, l'APS ne précise pas si les ravisseurs de nationalité algérienne, seront extradés ou pas en Algérie. La même agence n'a pas précisé si les autorités algériennes ont fait cette demande auprès des autorités libyennes. Cela étant, cet incident sécuritaire est sans précédent dans les annales de l'Algérie. Le wali d'Illizi, a été enlevé avant-hier dans l'après-midi par un groupe «de jeunes armés», dans la localité de Timeroualin, située à 80 km de la commune de Deb Deb. C'est l'information confirmée par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. M.Khelifi qui effectuait une visite qui s'inscrit dans le cadre «d'une mission régulière» d'inspection dans la commune de Deb Deb, a été intercepté, selon le communiqué du ministre de l'Intérieur, «par trois jeunes Algériens armés». Hier, tard dans la soirée, on a appris que l'otage a été déplacé par ses ravisseurs en Libye, plus précisément et qu'il se trouvait chez la tribu des Zentaine. C'est ce qu'a déclaré hier, Ibrahim Ghoma, sénateur d'Illizi, dans une déclaration à L'Expression. Le convoi qui transportait l'otage était attendu hier soir au poste frontalier de Deb Deb, à Illizi, pour regagner le sol algérien, affirme la même source. «Il (le wali, Ndlr), se trouve chez la tribu Zentaine en Libye. Il devrait être reconduit au poste frontalier de Deb Deb et le remettre aux autorités algériennes aujourd'hui (hier, Ndlr), avant le coucher du soleil», a-t-il dit. M.Ghoma a assuré également que les Touareg étaient mobilisés depuis l'annonce du rapt, pour situer les ravisseurs. Une opération de recherche a été signalée auprès de tous les Touareg aussi bien en Algérie, en Libye, au Niger et au Mali. Outre le wali, son chef de protocole ainsi que son chauffeur et le président de l'Assemblée populaire de wilaya ont été également enlevés avant qu'ils ne soient libérés quelques instants plus tard. L'otage a été transporté par ses ravisseurs à la frontière algéro-libyenne. Le même communiqué révèle que «le wali, dont le véhicule a été retrouvé abandonné non loin du lieu de l'enlèvement, a joint par téléphone sa famille le soir même de son rapt.» Le communiqué ne dévoile pas le contenu de la communication que le wali a échangé avec les membres de sa famille. Toutefois, une source proche de cette famille a révélé que les ravisseurs auraient exigé la libération de cinq membres de la famille de Mohamed Ghadir, alias, Abdelhamid Abou Zeïd, émir de la katiba Tarek Ibn Ziyad, un groupe terroriste activant dans la bande sahélo-saharienne, en échange de la libération du wali d'Illizi. Les cinq membres de la famille du chef terroriste avaient été condamnés à 10 ans de prison chacun pour constitution de groupe armé international. Quant à Abou Zeïd, il avait été condamné à la perpétuité par contumace le 2 janvier à Alger pour «constitution d'un groupe terroriste international». La visite effectuée par le wali a été décidée à la suite d'une manifestation déclenchée par un groupe de jeunes qui protestaient contre cette inculpation. Le wali s'est déplacé sur les lieux en vue de calmer les esprits, en tenant une rencontre avec des jeunes de cette localité. Il était à la tête d'une délégation composée du chef de daïra de In Aménas, du président d'APC de Deb Deb, du président de l'APW et des représentants de la société civile. Sur ce point, M.Ghoma indique que le wali avait préféré aller à la rencontre des jeunes sans escorte et sans sa garde rapprochée.