Le complexe agroalimentaire de Bejaia, relevant du groupe privé «Cévital», a été paralysé mercredi par une grève générale de ses travailleurs, montés au créneau pour revendiquer de meilleurs salaires et surtout exiger la mise en place d'un syndicat propre à l'entreprise, a-t-on constaté. Cette grève, une première depuis 1998, date de mise en fonction du complexe, a eu comme effet de geler l'activité des chaînes de production des unités de raffinage de sucre, d'huile et de margarine, selon les contestataires. Ces derniers justifient leur mouvement par «l'ambiance générale de travail dans laquelle ils baignent», exacerbée par «l'absence de syndicat, dont la carence, a généré de nombreux abus de l'administration», ont-ils souligné. «Au moindre motif qui ne cadre pas avec la vision de l'administration, on court le risque de se faire éjecter», déplore l'un des contestataires qui estime, par ailleurs, que «les salaires, contrairement aux croyances courantes dans le monde du travail sont éminemment modestes». «Il n'y a aucune prime, aucune compensation en récompense du travail fourni. Nous n'avons que le salaire mensuel qui est garanti», a-t-il ajouté, dénonçant, de surcroît, et à ce titre, «les fortes disparités salariales existantes entre travailleurs occupants des postes identiques». Afin d'aplanir les différends, un actionnaire du groupe a été dépêché sur les lieux et rencontré un collectif de travailleurs contestataires. Au terme de quoi, la reprise a eu lieu en début d'après-midi, selon la responsable chargée de la communication du groupe, contactée par téléphone, qui n'a pas pour autant précisé la nature du terrain d'entente trouvé.