Réunis devant l'entrée, les employés en colère exigent le versement des trois derniers salaires et dénoncent le mépris du premier responsable qui, selon eux, «se confine dans le silence, au même titre que la tutelle vis-à-vis des 11 points inscrits dans la plate-forme de revendications, adressée à l'inspecteur régional du travail de la wilaya d'Alger». La situation spécifique de l'école, l'absence d'un organigramme relatif à la distribution des postes de travail et des promotions, les retards dans le versement des salaires et des avancements depuis 4 années, l'absence de renouvellement du conseil d'administration, le refus de l'application de la réglementation relative à la gestion de l'administration de l'école, l'opacité dans la gestion financière, l'absence d'un plan de gestion des carrières, la restitution de certains acquis, le bénéfice aux opérations hors budget, le respect des travailleurs sont les revendications essentielles contenues dans une plate-forme adressée simultanément au directeur de l'école et au directeur régional de l'inspection du travail de la wilaya d'Alger. Durant leur sit-in qui touche à son onzième jour, les travailleurs de l'administration ont dénoncé «le refus signifié par le directeur à la tenue d'une assemblée générale en vue de la création d'un syndicat, en dépit d'une correspondance datant du 20 janvier dernier par la centrale syndicale». Sur les lieux du rassemblement, les protestataires n'ont pas tari de dénonciations. «Le plan de gestion exigé par la fonction publique n'a pas été élaboré par le SG qui est en phase de retraite», lancent-ils en chœur. Par ailleurs, ils dénoncent le comportement attentatoire de certains responsables. Evoquant les rémunérations, les protestataires ont affirmé : «en demandant nos salaires légitimes (décembre 2010, janvier et février 2011), ce dernier nous a, outrageusement, envoyés quémander ailleurs.» Les travailleurs ont tenu à préciser que «ce mouvement est un sit-in et non une grève, comme a tenté de faire croire le directeur aux journalistes. Il ne cessera qu'au moment où une réponse nous sera adressée. Nous exigeons la présence de la tutelle», ont-ils martelé. Des conditions d'hébergement lamentables. Placés en face de la prestigieuse ENA, les conteneurs servant de résidence aux travailleurs sont dans un état déplorable. «Une grande partie d'entre eux est rouillée, après avoir été incinérés accidentellement suite à un court-circuit. «A l'intérieur, les chambres, d'où une odeur de moisi se dégage, baignent dans des mares d'eau provenant des fuites. Les couloirs aux planchers troués et effondrés sont rafistolés à l'aide de planches. Bref, des taudis qui suscitent le dégoût et justifient la colère de ces travailleurs qui, «ne demandent qu'un peu de respect et de considération». A l'extérieur, une citerne mitoyenne avec une armoire contenant les transformateurs électriques attire notre attention. «C'est de là que le feu s'est déclaré et où un de nos collègue est décédé», a indiqué un travailleur.