La nébuleuse terroriste menace d'exécuter les otages contre toute tentative d'action militaire. Dans un communiqué datant du 11 janvier dernier diffusé sur son site Internet, Al Qaîda a mis en garde la France, la Grande-Bretagne, la Hollande et la Suède, contre toute éventualité de mener une action militaire pour libérer les otages détenus par ses ravisseurs, et qu'une action pareille entraînerait l'irréparable, car selon le communiqué dont nous détenons une copie, à chaque tentative de force sera exécuté un otage. L'organisation criminelle appelle les familles des victimes à exercer une pression sur leurs gouvernements pour mener des négociations. Le même communiqué a pris pour cible également l'Algérie et la Mauritanie, qui, selon la nébuleuse, tentent une action militaire pour la libération des otages. De l'avis des observateurs de la scène sécuritaire, les avertissements d'Al Qaîda sont à prendre au sérieux même si elle est loin d'avoir les moyens de se confronter aux armées de ces pays. Cela, même avec l'acquisition, supposée, d'un armement sophistiqué qu'elle ne maîtrise pas a priori. Cette organisation terroriste est en manque d'effectif et c'est la raison de la publication de ce communiqué. Dans un second plus récent qui date du 13 janvier, la nébuleuse revendique l'enlèvement d'un gendarme mauritanien et réclame en échange la libération de deux de ses éléments de la prison de la Mauritanie. Cela prouve que la nébuleuse fait face à un problème de recrutement. Néanmoins, nos sources sécuritaires prennent en considération toutes les menaces provenant d'une organisation qui sème la confusion et les troubles dans la région du Sahel, encouragée par les événements d'insécurité en Libye. Après le rapt du wali d'Illizi, heureusement libéré, nos sources soutiennent que ce fait «gravissime» n'est guère un sujet qui prête à l'ironie. Peu importe le profil de ceux qui ont commandité ce rapt, pour nos sources, l'essentiel est de connaître les dessous de cette opération. La menace n'est plus au-delà des frontières, il est évident qu'on cherche à instaurer un climat d'insécurité au Sud, instiller une psychose pour chasser ses habitants. De l'autre côté des frontières, soit en Libye, un mode de vie tribal s'installe. L'objectif est d'avoir le contrôle de cette région, mais la question est de savoir qui veut la contrôler? Avec l'arrivée des GI's en Libye, la présence de la France dans plusieurs Etats du Sahel, la partie visible de l'iceberg, on serait peut- être en mesure de reconstituer quelques pièces du puzzle? C'est dans ce climat sécuritaire tendu que se tiendra les 23 et 24 du mois courant à Nouakchott, capitale mauritanienne, la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du champ, à savoir l'Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger. A cette rencontre ont été conviés le Nigeria et le Caert (Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme). L'Algérie sera représentée par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Cette rencontre entre dans le cadre du suivi de la conférence sur le partenariat, la sécurité et le développement tenue à Alger les 7 et 8 septembre 2011. «Ce rendez-vous se tient dans le sillage des récentes réunions des chefs d'état-major du Comité d'état-major opérationnel conjoint Cemoc et des responsables des services de sécurité de l'Unité de fusion et liaison, UFL», a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Bellani précisant que cette réunion va permettre «d'examiner l'état de la menace dans la région, d'évaluer leur action commune aussi bien dans le domaine de la sécurité que celui du développement, et de convenir des mesures à même de consolider la stratégie régionale mise en place qui comprend une dimension politique, militaire, sécuritaire et de développement». Selon des sources très au fait du traitement sécuritaire, le contexte au Sahel est très sensible. Depuis que les rapts se sont multipliés, les actions terroristes peuvent s'avérer redoutables et la situation est difficile à redresser. A cela, ajoutent nos sources, Al Qaîda au Maghreb renouvelle ses menaces.