Dans les prochains jours, on entendra certainement parler d'une reddition massive de terroristes au Sahel. Au moment où la riposte globale se précise contre le terrorisme, dans le monde arabe et occidental, certains réseaux affiliés à ce qu'on appelle Al Qaîda au Maghreb islamique font face à une implosion suite à des divergences nées des suites de la volonté de plus d'une dizaine de terroristes qui prévoient de déposer les armes pour se rendre aux forces de sécurité algériennes. Il s'agit, selon des sources très au fait du contexte sécuritaire, du groupe dirigé par le tristement célèbre Abou Zeid, qui a sous son autorité directe plus de 180 terroristes. Ce chef terroriste qui, pour rappel, a réussi depuis 2007 à tisser des liens de complicité avec des mercenaires du Niger, du Mali et de la Mauritanie, ne manquera pas de signer un pacte avec les narcotrafiquants marocains et les réseaux de trafic d'armes et de munitions, essentiellement implantés en Somalie devenant ainsi le brigand du désert. Il est derrière toutes les opérations de rapts contre les ressortissants occidentaux dont le dernier en date à la mi-septembre à Arlit dans le nord du Niger. Cinq étrangers de nationalité française qui travaillaient pour une société d'uranium, ont été enlevés avec un Malgache et un Togolais. Les otages ont été transportés par leurs ravisseurs au nord du Mali, mais ensuite séparés dans deux lieux différents dans la même région. Selon nos sources, les acolytes d'Abou Zeid s'en servent comme bouclier pour se déplacer d'un lieu à un autre, surtout depuis que le Mali autorise les militaires mauritaniens à effectuer des opérations contre les terroristes dans la bande du Sahel. Les négociations engagées par le Quai d'Orsay pour la libération de ses ressortissants risquent de durer dans le temps car a priori, l'Elysée n'est pas près de verser un seul euro aux ravisseurs et dans le contexte actuel, on est en mesure de dire que la vie des sept otages est menacée. L'«épicentre» de la lutte antiterroriste se situe au niveau de la zone de la bande du Sahel. Une région qui suscite tout l'intérêt des puissances occidentales étant donné que l'on prétend que les tentacules d'Al Qaîda ont la mainmise sur la région. L'instabilité sécuritaire, politique et socio-économique ayant fragilisé cette zone, ont été des facteurs et le fil conducteur qui a permis à cette nébuleuse transnationale d'agir subrepticement sur ce sol à la faveur du Gspc, qui a fini par multiplier ses actions subversives par des prises d'otages que les ravisseurs libèrent contre plusieurs millions d'euros. Mais la nouvelle donne a changé et la naissance des divergences a davantage compliqué le contexte au sein du réseau d'Abou Zeid. Grand rival du présumé chef national du Gspc Abd El Malek Droukdel, avec lequel il refuse le partage des rançons, ennemi juré de Mokhtar Ben Mokhtar, en trêve après que le sinistre Abou Zeid eut assassiné son gendre et hors-la-loi activement recherché par les forces de sécurité aussi bien en Algérie, au Mali qu'en Mauritanie. Faut-il rappeler que le réseau d'Abou Zeid jouit d'une certaine complicité parmi des responsables des deux derniers pays? Dans les prochains jours, on entendra certainement parler d'une reddition massive de terroristes au Sahel, et ce saignement est, selon toute vraisemblance, un signe avant-coureur du début de la fin de la plus grande menace du siècle au Sahel.