L'argent de Sonatrach n'est plus un sujet tabou. La présentation des résultats du premier trimestre de Sonatrach à Energy Press Club de Sonatrach, en présence de M.Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, du P-DG de Sonatrach ainsi qu'en présence de bon nombre de cadres du secteur, a été suivie par un débat fructueux. Les cadres présents ont apporté une aide aux orateurs en matière d'informations diverses relatives à l'exploitation, à la production, à l'investissement ainsi qu'aux différents projets nationaux et internationaux négociés et entérinés par l'Algérie. M.Djerbib Kaci, journaliste et responsable de la cellule de communication, a annoncé la création d'un pool de rencontres et l'organisation d'un concours du meilleur article organisé par Sonatrach. L'amélioration du management, voire de la production, les recettes et dépenses de la compagnie, les projets réalisés et lancés, les investissements, la fiscalité pétrolière, la protection de l'environnement et les actions sociales ont été au centre des questions émises par les journalistes présents qui n'ont pas omis de situer Sonatrach sur le plan politique, et ce, à l'orée de la présidentielle 2004. Dans ce sens, le financement de la campagne, tel qu'invoqué par certaines figures politique, a été une des questions les plus brûlantes et qui a suscité une vive réaction du ministre qui évoqua «la transparence dans la gestion des fonds de la part de tous les acteurs du conseil d'administration en collaboration avec les partenaires sociaux, de l'audit interne et externe». Tout en reconnaissant que le financement des campagnes électorales est directement assuré par les caisses du Trésor. Sonatrach «ne finance directement aucun candidat». Le ministre a affirmé que «900 milliards de dinars sont versés au Trésor par Sonatrach et que les différents partis ou candidats à la présidentielle en bénéficieront comme cela a toujours été le cas». A propos de certaines accusations de la part de certaines sphères politiques sur les mouvements de fonds, le ministre a assuré que «toute décision de quelque mouvement de fonds est supervisée et contrôlée par l'audit interne après la tenue d'une AG et approbation du conseil d'administration». Somme toute, l'accusation a été battue en brèche par le ministre qui ne s'est pas empêché «de remettre en cause les écrits de certains titres de presse et les interprétations erronées contenues dans certaines analyses». L'investissement social, de l'ordre de 135 milliards de dinars soit 1,5 million de dollars américains, est réservé, d'une part, à la mise en oeuvre d'une unité de management d'investissement social chargée de porter assistance aux populations démunies, notamment les localités du Sud, et d'autre part, à l'électrification mixte de 18 coopératives familiales à Souk Ahras et au programme de solidarité spécial 24 février 2003. L'environnement et sa protection sont au centre de la «stratégie de récupération des gaz torchés en collaboration avec la Banque mondiale». 220 millions de dollars sont exclusivement réservés à ce volet qui comprend aussi la réalisation d'un ouvrage sur la biodiversité des espèces marines et côtières en faveur de l'Ismal-Usto ainsi que des projets de traitement des eaux usées au Sud et leur réutilisation dans le secteur agricole. Questionné sur le devenir du projet du gazoduc d'Aboudjah, le ministre a parlé de «risque politique pour la simple raison que le projet traverse divers pays africains et que, partant de là, un consensus et un accord sont recherchés», ajoutant que «le 22 octobre, le projet sera mis sur les rails au terme de rencontres». Le retour de l'Irak à l'Opep a fait l'objet d'un éclaircissement de la part du ministre qui «exprima la satisfaction de l'Algérie tout en rappelant que l'Irak est un des membres fondateurs de cette organisation et que la réticence du gouvernement vénézuélien s'est estompée après des déclarations et contre-déclarations de leur part et de la part d'autres pays». En d'autres termes, l'Irak a été reconnu temporairement par la majorité des pays donnant ainsi le droit à l'Irak d'activer au sein de cette organisation qui, selon, le Venezuela «n'est pas une organisation politique». En filigrane, le ministre a tenu à exprimer le souhait «d'un partenariat étranger et le soutien financier de l'UE pour la réalisation et la mise en route de bon nombre de projets» tout en affichant une satisfaction quant aux résultats obtenus par la compagnie qui, selon lui «est en pleine croissance au regard des augmentations de la production et de l'exportation».