«L'image de la compagnie nationale n'est pas ternie par le scandale», défend le ministre. Aucun projet de Sonatrach n'a été gelé ou suspendu à ce jour. Le ministre de l'Energie et des Mines M.Chakib Khelil, qui a annoncé cette information hier, s'est dit très surpris par les informations publiées par la presse nationale faisant état de l'arrêt de plusieurs projets négociés ou en phase de négociation. «Je n'ai reçu aucune instruction de la part du Président Bouteflika», précise Khelil. Et pourtant, des informations concordantes ont rapporté que le secteur de l'énergie est désormais géré par le premier magistrat du pays, ce dernier serait sur le point de revoir tous les contrats passés de gré à gré par Sonatrach avec des partenaires étrangers. Ceux obtenus suite à des appels d'offres seront examinés aussi. Hier, Khelil s'est montré très peu prolixe. Il a refusé de revenir sur l'affaire Sonatrach. «Je n'ai rien à dire sur ce dossier, l'affaire est entre les mains de la justice», a-t-il lancé à la presse en marge de la cérémonie de signature de la convention pour la conception du système de comptage entre le Centre de recherche de l'électricité et du gaz et l'université M'Hamed-Bouguerra de Boumerdès. Le ton utilisé hier par le ministre de l'Energie et des Mines est complètement différent de celui arboré le 2 février, lors de la clôture de la session d'automne. Au cours de cette cérémonie, Khelil s'était prêté volontiers au jeu des questions-réponses des journaliste. Il s'était montré plus confiant et plus sûr de lui. Mais voilà que du 2 février au 14 du même mois, l'enquête sur le scandale de Sonatrach a pris des proportions très graves. Les premiers éléments ont abouti au gel des actifs de Saipem Contracting Algérie, un partenaire privilégié de Sonatrach. La preuve, le nombre record de contrats obtenus en un temps record. Selon le site Toutsurlalgérie, le premier responsable de cette boîte italienne a pris la fuite. Aussi, des cadres de Sonatrach furent limogés. Ce n'est pas tout. Selon un confrère, l'enquête a révélé l'acquisition de biens immobiliers aux USA par des proches de plusieurs responsables du secteur de l'énergie. L'enquête semble donc prendre des tournures qui échappent complètement au ministre. Sans grande conviction, Khelil a affirmé hier que l'image de Sonatrach ne sera pas affectée par cette affaire: «Les projets de Sonatrach vont se poursuivre normalement», soutient-il. Dans un autre chapitre, interrogé sur le souhait de l'Algérie de libérer le prix du gaz de celui du pétrole, Khelil a affirmé que sur ce volet «il n' y a rien de nouveau». Pour le gaz, l'Algérie signe des contrats à long terme qui nous assurent un prix du gaz un peu plus élevé que celui coté en Bourse. Il prédit une amélioration dans les trois prochaines années. Interrogé sur le partenariat Sonatrach- Total, pour la réalisation d'un complexe de vapocraquage d'éthane, d'un coût de 3 milliards de dollars, le ministre affirme que les négociations se poursuivent. Rappelons que le protocole d'accord, signé en présence des présidents Bouteflika et Sarkozy le 4 décembre 2007, n'a pas eu d'effet stimulateur. Les négociations ont été compliquées par les changements dans la législation algérienne en matière d'investissement. Depuis juillet 2009, cette législation impose la majorité de l'actionnariat pour la partie algérienne. «Il y a eu des réticences de la part de Total après les changements introduits par les directives Ouyahia, mais les discussions se poursuivent», avait indiqué une source proche du dossier.