Les réponses de Chakib Khelil sur l'utilisation de l'argent de la compagnie “Sonatrach finance les partis politiques” Les dépenses de sponsoring atteignent 1 milliard de DA. Le ministre de l'Energie a répondu, hier, à l'occasion de la présentation par Sonatrach des résultats de la compagnie nationale du premier semestre 2003, à une batterie de questions sur le détournement de l'argent de Sonatrach à des fins politiques. Il a récusé toutes les accusations véhiculées par la presse. Sonatrach ne finance pas les comités de soutien au président de la République, a souligné Chakib Khelil. Sur le détournement de l'argent de Sonatrach pour des besoins étrangers au secteur et les malversations, il a laissé entendre qu'il y a suffisamment de contrôles internes et externes, pour éviter ces dérives au sein de la compagnie ; il y a les organes sociaux, l'AG de Sonatrach où sont représentés différents ministères, notamment le département des Finances, le conseil d'administration qui comprend des représentants des travailleurs, le contrôle interne et le contrôle externe des dépenses par des commissaires aux comptes. Cependant, il a reconnu que Sonatrach finance les partis politiques. En ce sens que la compagnie verse au Trésor de l'argent au titre de la fiscalité pétrolière. Le Trésor y puise, entre autres dépenses, pour financer les campagnes électorales des partis politiques. Il finance tous les partis politiques, a avancé le ministre. Quant aux preuves sur l'absence de ces détournements, il a répondu en substance que la presse peut avoir accès aux documents sur les dépenses de sponsoring en 2003, voire même celles qui seront engagées d'ici à avril 2004. Ces dépenses servent à financer les clubs sportifs, l'élite sportive tel que Guerni qui a bénéficié de 100 000 dollars à titre de compensation pour avoir remporté la médaille d'or aux mondiaux de Paris. Elles servent également à sponsoriser des activités culturelles, scientifiques, sociales, de lutte contre la pollution. Le sponsoring intervient dans la restauration de sites. Le ministre a cité la réfection de Sidi-Abderrahmane et la réhabilitation des ksour qui améliorent l'image de l'Algérie. M. Senhadji, le directeur de l'administration, a ajouté que Sonatrach consacre 1 milliard de DA pour le sponsoring pour 2003, dont 65% ont été déjà consommés. C'est pour parer à la défaillance du groupe Khalifa que Sonatrach sponsorise beaucoup de clubs sportifs, a précisé M. Senhadji. Dans ces affaires, l'Etat algérien, les gouvernants, les responsables du secteur jouent leur crédibilité à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Si c'est pourri, l'aversion de la population pour la politique, ses dirigeants et Sonatrach aura des répercussions très graves sur la stabilité du pays. Comme l'enjeu est trop gros, l'opinion publique, sera, n'en doutez pas, très vigilante sur l'utilisation de l'argent de Sonatrach. N. R. Tourelles Chabani Le nouveau siège du ministère Interpellé sur le contrat Tourelles Chabani considéré comme louche, le ministre de l'Energie a répondu qu'il ne faut pas faire la confusion entre les appartements Chabani cédés aux cadres de Sonatrach et les immeubles de bureaux dits Tourelles Chabani. “Pour les appartements, c'était une décision de mes prédécesseurs.” Pour les Tourelles, selon le ministre, “Sonatrach a fait une une bonne affaire. Tout est clean”. “Sonatrach a eu recours à un consultant. Je ne veux pas donner de chiffres pour ne pas influer sur les transactions sur le marché”, a t-il laissé entendre. En marge de la présentation des résultats de Sonatrach, on a appris que les tourelles abriteront le nouveau siège du ministère de l'Energie et des Mines ainsi que les agences de régulation. Avec le siège de Sonatrach et celui du ministère des Finances, ces tourelles formeront ainsi le triangle symbolique de l'essentiel de l'argent du pays. N. R.