Il y a un an les Egyptiens ébranlaient son régime avant de faire tomber le pharaon Hosni Moubarak Dans une déclaration, le CSFA appelle à «préserver l'esprit du 25 janvier qui avait unifié le peuple égyptien, hommes et femmes, jeunes et vieux, musulmans et chrétiens». L'Egypte commémore aujourd'hui le début il y a un an de la révolte contre le régime de Hosni Moubarak, entre célébrations officielles et appels de militants à rallumer la flamme d'une révolution jugée inachevée. Autrefois «jour de la police», le 25 janvier a été renommé «journée de la révolution», et décrété férié par le Conseil suprême des forces armées (CSFA), à la tête d'un pays aujourd'hui largement acquis aux islamistes, ultra-majoritaires dans l'assemblée nouvellement élue. Soucieuse de redorer une image ternie par l'usure du pouvoir et les accusations de perpétuer l'ancien système, l'armée a annoncé de nombreuses célébrations: parade navale à Alexandrie, meetings aériens au Caire et dans d'autres gouvernorats, feux d'artifice etc. Egalement au programme, l'émission de pièces de monnaie commémoratives, la remise de décorations et des promesses d'emplois publics pour les blessés de la révolte qui a poussé le président Moubarak au départ le 11 février. Le CSFA, dans une déclaration, appelle à «préserver l'esprit du 25 janvier qui avait unifié le peuple égyptien, hommes et femmes, jeunes et vieux, musulmans et chrétiens». Face à l'armée, les mouvements de jeunes qui avaient initié la révolte appellent à relancer le mouvement, estimant la révolution confisquée par un pouvoir militaire dirigé par le maréchal Hussein Tantaoui, ancien fidèle parmi les fidèles de M.Moubarak. «Nous devons descendre mercredi dans les rues, non pas pour célébrer une révolution qui n'a pas réalisé ses objectifs, mais pour manifester pacifiquement notre détermination à réaliser les objectifs de la révolution», estime l'écrivain et militant pro-démocratie Alaa al-Aswani. Ces objectifs restent de «vivre en dignité, faire prévaloir la justice, châtier les tueurs des martyrs, réaliser un minimum de justice sociale», écrit-il dans le journal indépendant al-Masri al-Youm. Au coeur de leurs revendications, le départ rapide du maréchal Tantaoui et des autres généraux au pouvoir, sans attendre comme ils le promettent une élection présidentielle avant la fin juin, et sans qu'ils n'interviennent dans la rédaction de la future constitution. Les Frères musulmans, qui savourent un triomphe électoral impensable du temps de M.Moubarak -47% des sièges aux récentes élections législatives- ont annoncé qu'ils célèbreraient le 25 janvier, mais sans réclamer une «deuxième révolution» ni le départ anticipé de l'armée. «La formation du parlement est la plus grande célébration de l'anniversaire de la révolution», affirment-t-ils sur leur site Internet, allusion à la première session lundi de la nouvelle assemblée, désormais présidée par l'un des leurs, Saad al-Katatni. L'ensemble des mouvements islamistes détient près des trois-quarts des sièges de députés.