La direction du mouvement Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas a répété dimanche soir que les Palestiniens ne négocieraient pas avec Israël sans un gel de la colonisation. Convoqué à Ramallah, le siège de l'Autorité palestinienne, sous la présidence de M.Abbas, le comité central du Fatah a examiné les options après les récentes «rencontres exploratoires» israélo-palestiniennes en Jordanie qui se sont achevés mercredi dernier sans résultat tangible. Cet examen post mortem devait se poursuivre hier à Ramallah avec une assemblée du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Une réunion du comité de suivi arabe est ensuite prévue le 4 février au Caire. A l'issue de la réunion de dimanche, le porte-parole de M.Abbas, Nabil Abou Roudeina, a réitéré «la cohérence de la position du mouvement (Fatah) selon laquelle tout retour à des négociations directes nécessite (de la part d'Israël) un arrêt de la colonisation et l'acceptation de la solution à deux Etats (palestinien et israélien) basée sur les frontières de 1967». Israël a maintes fois opposé une fin de non recevoir à ces revendications. Les négociations directes entre Israël et les Palestiniens sont interrompues depuis septembre 2010. La communauté internationale fait pression sur les deux camps pour les ramener à la table des négociations, jusqu'à présent en pure perte. Elle demande aux Palestiniens de prolonger le processus de rencontres d'Amman et aux Israéliens de faire des gestes de bonne volonté envers le président Abbas, notamment en libérant des prisonniers du Fatah. Selon les Palestiniens, «le résultat de toutes ces rencontres (en Jordanie) est nul parce qu'Israël n'a pas avancé d'un pas pour reprendre les négociations». Le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, UE et ONU) avait appelé le 26 octobre les deux parties à présenter leur position sur le tracé des frontières et la sécurité dans un délai de trois mois. Israël a fini par présenter verbalement le 25 janvier ses principes sur la délimitation territoriale d'un futur Etat palestinien, mais ce tracé a aussitôt été qualifié d' «impossible» par les Palestiniens. «Les signes ne sont pas particulièrement propices», a reconnu dimanche le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à propos des chances de reprise des négociations de paix. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon est néanmoins attendu cette semaine dans la région «pour encourager les deux parties à s'engager pour de bon et créer une atmosphère positive pour aller de l'avant». Il succède à la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.