Les dirigeants palestiniens ont décidé d'arrêter des pourparlers qui s'avèrent sans issue mais resteront néanmoins en contact avec Mitchell. Les instances dirigeantes palestiniennes ont décidé hier de ne pas poursuivre les négociations de paix avec Israël tant que la colonisation continuera. «Notre position n'a pas changé. Nous ne négocierons pas tant que la colonisation continuera», a affirmé Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Il s'exprimait à l'issue d'une réunion à Ramallah (Cisjordanie) du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et de hauts dirigeants du parti Fatah de M.Abbas qui y était présent. Les dirigeants palestiniens doivent néanmoins poursuivre leurs contacts avec l'équipe du médiateur américain George Mitchell et présenteront leurs conclusions lors d'une réunion de la Ligue arabe le 8 octobre à Syrte (Libye) en marge d'un sommet extraordinaire arabe. M.Abbas, qui préside aussi l'OLP, a fait savoir qu'il prendrait sa décision finale sur la poursuite des pourparlers parrainés par les Etats-Unis après avoir consulté les ministres des Affaires étrangères des pays arabes lors de la rencontre en Libye. Le chef de l'Autorité palestinienne avait menacé à plusieurs reprises de quitter les négociations directes, relancées le 2 septembre à Washington, en cas de reprise des constructions dans les colonies israéliennes de Cisjordanie occupée à l'issue d'un moratoire de dix mois qui a expiré le 26 septembre. L'un des principaux membres du Comité central du Fatah, Jibril Rajoub, avait durci le ton avant la réunion de Ramallah: «La balle est maintenant dans le camp de la communauté internationale pour mettre fin à l'agression unilatérale (israélienne) contre les terres palestiniennes où est censé être établi un Etat palestinien». «Si le monde est incapable de le faire, alors il devrait reconsidérer la légitimité de la poursuite de l'existence de l'Etat d'Israël qui a été établi avec l'aval de la communauté internationale», a ajouté M.Rajoub. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est refusé à prolonger ce moratoire malgré les pressions américaines. Il s'est prononcé vendredi en faveur d'une «construction modérée faite de retenue», ce que les commentateurs israéliens ont aussitôt qualifié de «colonisation light». Les Etats-Unis s'efforcent de sauver les négociations israélo-palestiniennes, mais M.Mitchell est reparti vendredi une nouvelle fois bredouille d'une énième navette en Israël et à Ramallah.