ALGER - Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, effectuait lundi une visite à Londres dans le cadre d'une tournée européenne axée sur les "rencontres exploratoires" israélo-palestiniennes, tenues ces derniers jours à Amman sous l'égide de la Jordanie et du Quartette pour le Proche-Orient. Dans la capitale britannique, M. Abbas s'entretient dans la journée avec le vice-Premier ministre britannique Nick Clegg, avec lequel il donne une conférence de presse avant de rencontrer le Premier ministre britannique David Cameron, a indiqué Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président palestinien. Au cours de son périple qui doit le mener successivement, après la Grande-Bretagne, en Allemagne et en Russie, le président Abbas aura des entretiens avec les dirigeants de ces pays, portant essentiellement sur les rencontres d'Amman ayant pour but la définition d'une base de discussions pour la reprise des négociations de paix directes. Le déplacement du président Abbas à l'étranger intervient dans un contexte marqué par une impasse dans les discussions d'Amman visant à faire avancer le processus de paix, suspendu en septembre 2010. Faute d'avancées lors des réunions d'Amman, le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU) a donné aux deux parties jusqu'au 26 janvier pour présenter des propositions détaillées sur les frontières d'un futur Etat palestinien et la sécurité en vue d'un règlement de paix. Mais les Palestiniens disent avoir "répondu positivement" au Quartette, en divulguant leurs positions sur ces contentieux, et reprochent à Israël de ne pas en faire autant. Ils (Palestiniens) ont, en outre, averti qu'ils ne continueraient pas les discussions exploratoires en Jordanie après le 26 janvier sans un arrêt total et complet de la colonisation juive dans les territoires occupés, principale cause de l'arrêt des négociations de paix directes israélo-palestiniennes. Cependant, l'occupant israélien campe sur ses positions et ne veut dévoiler ses propositions que dans le cadre de négociations directes avec les Palestiniens. "Le gouvernement Netanyahu a toujours dit qu'il était prêt à s'asseoir à la table des négociations et à discuter", a déclaré dimanche le ministre israélien des Affaires stratégiques, Moshé Yaalon. Pour sa part, le négociateur palestinien Saëb Arekat, a dans une réunion tenue dans la nuit de samedi à dimanche avec Yitzhak Molcho (représentant spécial du Premier ministre israélien Benjamin Natenyahu), affirmé que le calendrier des négociations d'Amman "ne dépassera pas la date du 26 janvier en cours". Le négociateur palestinien s'exprimait ainsi en réaction aux propos d'Israël qui a estimé nécessaire de "prolonger" la durée de ces discussions, entamées il y'a quelques jours dans la capitale jordanienne. Outre les "réunions exploratoires" entre Palestiniens et Israéliens, le président Abbas évoquera, au cours de sa tournée, les démarches visant l'adhésion de la Palestine aux Nations unies comme membre à part entière, a-t-on indiqué. Dans ce contexte, le président Abbas avait indiqué récemment que les démarches pour obtenir l'admission de l'Etat de Palestine à l'ONU, se poursuivraient malgré les rencontres d'Amman. "Nous nous tournerons vers aucune organisation avant le 26 de ce mois à l'exception de deux : Nous allons poursuivre nos efforts au Conseil de sécurité (pour l'adhésion de l'Etat de Palestine) et continuer à nous adresser à Genève sur la quatrième convention de Genève", avait-il déclaré en allusion au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.