Le parlementaire de l'organisation européenne est resté évasif sur des sujets brûlants de l'actualité. «Il n' y a pas d'embargo sur les ventes d'armes à l'Algérie». «Mais des critères et des principes conformes aux fondements de l'ONU doivent être remplis par les Etats pour ce genre de transactions». C'est par ces termes que M.George Bruce, président de l'assemblée parlementaire de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (Osce) a répondu aux questions des journalistes sur ce sujet lors de sa conférence de presse hier à la veille de la fin de son séjour en Algérie. La question n'a d'ailleurs été soulevée par ces derniers, que lorsque le parlementaire européen a révélé avoir eu durant sa visite de 5 jours en Algérie, des entretiens avec des représentants des services de renseignements algériens dans le cadre de la coopération en matière de lutte contre le terrorisme. Il est vrai que durant son séjour, le représentant de l'Osce a eu un agenda à la fois chargé et varié. Il ainsi rencontré tour à tour les présidents du Conseil de la nation, de l'APN, le chef du gouvernement, celui de la diplomatie algérienne et même le Président de la République qui lui a accordé une longue audience. Il s'est également entretenu avec les représentants du mouvement associatif et de la société civile tels que la coprésidente de la section algérienne de la Fédération internationale des associations victimes du terrorisme (Fiavt) et l'institution algérienne s'occupant de la question des droits de l'Homme. Les gens de la presse étaient intrigués par autant de sollicitude de la part des responsables algériens pour un représentant d'une organisation paneuropéenne de sécurité qui ne semble pas avoir beaucoup de poids dans les grandes décisions de la politique internationale. De plus le représentant de l'organisation de la sécurité européenne n' a pas réussi à convaincre son monde par ses réponses aux questions des journalistes sur les autres thèmes de ces discussions et entretiens avec les responsables algériens. Martelant ses leitmotivs sur la lutte contre le terrorisme international et ses manifestations à travers les actions du réseau d'El Qaîda, M.Bruce George est resté très évasif et général sur «l'aide matérielle concrète» que pourrait apporter son organisation à l'Algérie dans sa lutte contre ce phénomène. Se limitant à dire qu'il y a ce qu'il appelle «des dénominateurs communs» entre les pays islamiques et non islamiques quant aux «menaces» induites par ce fléau, il a néanmoins admis qu' «aucun pays au monde ne peut faire face seul au terrorisme, et que face à un péril global, il faut une coopération globale pour en venir à bout». Aussi, à la question de savoir quelle est l'appréciation que fait l'Osce quant aux causes et origines du terrorisme qui, comme chacun le sait n'a pas commencé le 11 septembre 2001, mais bien avant, le parlementaire de la Chambre des communes britannique s'est confiné à énumérer quelques données historiques et quelques facteurs secondaires. Pas une fois, M.Bruce George n'a évoqué la spoliation et l'occupation militaire illégale des territoires palestiniens par Israël en violation des textes et résolutions de la légalité internationale. En outre, durant sa conférence de presse, il n'a jamais évoqué le droit international dans ses réponses sur l'attaque et l'occupation militaire de l'Irak par les forces de la coalition anglo-américaine. Bien au contraire ! Parlant à titre personnel et non au nom de l'Osce, il a déclaré avoir «soutenu la guerre contre l'Irak de Saddam sur la base que ce pays possédait des armes de destruction massives, chimiques notamment» et parce que selon lui, «il ne fallait pas laisser cette région à l'unilatéralisme américain». Cela ne l'a pas empêché de rassurer les présents sur le fait que d'après lui, «les Etats-Unis et la Grande - Bretagne quitteront l'Irak d'ici 2 à 3 ans après avoir doté ce pays d'une nouvelle Constitution et organisé des élections pluralistes et démocratiques». Même les ressources irakiennes (pétrolières surtout) a-t-il dit «resteront la propriété des Irakiens». C'est ce qui a fait dire à certains confrères, que les vues de ce responsable européen sont celles du gouvernement britannique et non de l'Osce.