Les autorités maliennes ont tenté vendredi de calmer la colère liée la rébellion touareg qui a provoqué des manifestations contre sa gestion de la crise et contre des civils à la peau claire, au moment où des discussions entre le Mali et la rébellion ont lieu à Alger. Les combats entre rébellion et armée dans le nord du Mali ont également entraîné un exode important de populations, essentiellement des Maliens, dans deux pays voisins: près de 10.000 au Niger, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), et près de 5.000 en Mauritanie, selon une source locale. Après les avoir déjà entendues jeudi, le président malien Amadou Toumani Touré a de nouveau reçu vendredi des femmes inquiètes du sort de leurs maris soldats qui combattent les rebelles, dénonçant une «désinformation» qui a «envenimé la situation». Les femmes et proches des militaires dénoncent le silence sur leur situation et la "mollesse du pouvoir" face aux rebelles touareg qui, depuis la mi-janvier, ont lancé une offensive dans le nord du Mali, en y attaquant plusieurs villes. Des manifestations parfois violentes ont eu lieu jeudi à Bamako, Ségou (centre) et surtout à Kati, ville-garnison à 15 km de la capitale. Des propriétés de touareg ont été saccagées mais les manifestants s'en sont également pris aux biens d'autres communautés à la peau claire, comme les Arabes du Mali ou des Mauritaniens installés dans le pays. En marge d'une manifestation de femmes vendredi à Sikasso (sud), des «jeunes casseurs» en ont profité pour saccager au moins deux bâtiments administratifs, selon la police. A Bamako, la vie a repris doucement, la circulation restant vendredi moins dense qu'à l'habitude, a-t-on constaté, qui a vu onze boutiques saccagées et des restes de pneus brûlés sur plusieurs artères.