L'Union européenne (UE) vient de lever officiellement la taxe anti-dumping imposée sur les exportations d'engrais de plusieurs pays gaziers, dont l'Algérie, a-t-on appris de source proche du dossier. «L'avis de l'expiration de cette mesure anti-dumping, qui prenait effet à partir du 22 décembre 2011 a été enfin publié fin décembre passé dans le Journal officiel de l'UE», a ajouté la même source. La suppression de cette mesure décidée en 2009, après d'intenses négociations entre l'Algérie et l'UE, n'a été officialisée que fin 2011, soit presque trois années après la décision de son annulation. Cette taxe de 13% qui frappait jusqu'ici les exportations d'engrais algériennes, avait été instituée par l'UE, suite à une plainte de l'association européenne des producteurs de fertilisants qui avait considéré que les fertilisants produits dans certains pays gaziers arrivaient moins chers sur le marché européen. La même association avancé que le prix du gaz utilisé dans cette industrie, forte consommatrice de cette énergie, était subventionné, estimant que leur production faisait objet de dumping de la part de ces pays non membres de la communauté européenne. Mais l'Algérie a contesté cette mesure unilatérale, allant à l'encontre du libre échange commercial, en entamant en 2007 des discussions pour son annulation. Elle fournit à cet effet à la partie européenne des explications sur la composition du prix du gaz, qui avaient alors démontré que le prix de cette énergie pratiqué en Algérie couvre bien les frais de l'exploration, l'extraction, le transport, le stockage, mais dégage aussi une marge bénéficiaire suffisante pour le réinvestissement. Les explications fournies à l'UE démontrent «qu'il n'y a pas de soutien de la part de l'Etat au prix du gaz, ni de subvention déguisée de l'Etat à la société Fertial», a déclaré en 2009, l'ancien ministre du Commerce, M.El Hachemi Djaaboub. La mesure a pénalisé plusieurs pays gaziers dont l'Algérie, la Russie, la Biélorussie et l'Ukraine en les entravant de placer leur production sur cet important marché. L'Algérie, à travers son entreprise Fertial, a dû arrêter ses exportations vers les pays de l'UE, devenant peu compétitifs après que cette mesure eut été imposée. Fertial, qui est le fruit d'un partenariat entre la société algérienne Asmidal (34% d'actions) et le groupe espagnol Villar Mir (66% d'actions), peut désormais revenir sur le marché européen après la levée de cette taxe, selon la même source. «La levée officielle de la mesure va donner de larges perspectives à l'Algérie».