Perché sur les hauteurs d'Adekar duquel il dépend administrativement, Assif El Hammam est le dernier des 25 villages de la commune qui attend d'être « libéré ». La neige l'encercle depuis quelques jours déjà, et il neigeait encore hier. Pas d'électricité depuis mercredi (Sonelgaz dit avoir rétabli en fin de journée d'hier tout le réseau en panne dans la wilaya). Le comble de l'isolement : le stock de bougies est épuisé chez les commerçants. Les vivres manquent. Le gaz aussi, mais pas le froid ! Les villageois vivent dans l'angoisse. « Il n'y a qu'un seul accès de l'autre côté, mais difficile à emprunter », nous dit Smaïl Hacène, élu à l'APC d'Adekar. Les seuls approvisionnements en gaz butane ont eu lieu depuis trois jours au profit de la population du chef-lieu de la commune et du village Kebbouche. Un troisième camion chargé de bonbonnes de gaz a dû faire demi-tour pour n'avoir pas pu emprunter ces routes glissantes qui montent en lacets. Les élus de l'APC n'ont pas eu vent de la possibilité de s'approvisionner avec « facilitation » au centre Naftal Béjaïa. Au village de Kiria, deux personnes blessées (fractures) ont été recensées, alors qu'à Tizi Ougenni ce sont les patriotes qui ont évacué une malade de 26 ans vers la polyclinique de la commune. Un chasse-neige de l'ANP, une niveleuse de la Direction des travaux publics et un broyeur dépêché de Kherrata sont venus se joindre au chasse-neige de marque Case de l'APC. « C'est un chasse-neige venu d'Allemagne. » Et on s'en enorgueillit légitimement à la commune. Dans la wilaya, la situation se rétablit progressivement et le déneigement s'est poursuivi hier du côté de Barbacha, Chellala, Beni Djellil, Taourirt Ighil... Une vingtaine de villages sont dans la même situation d'enclavement que Assif El Hammam, mais plus nombreux, en revanche, à réclamer surtout du gaz et du gasoil.