Votre quotidien du 29 septembre 2003 a publié un article de votre bureau de Bruxelles signé Ben Azouz, qui a mis en cause ma personne au titre de représentant FLN de la Zone III - Europe hors France. A cette occasion, vous avez évoqué les mensonges du tortionnaire français Aussaresses, prétendant que j'étais la cause qui a permis l'arrestation du chahid Larbi Ben M'hidi. Cette fausse allégation a été magistralement démentie par nos responsables FLN de l'époque, Ben Khedda Ben Youcef dit Si Salah, membre du Comité de coordination et d'exécution (CCE), chef de la Zone autonome d'Alger, pendant la bataille d'Alger et dont j'étais l'agent de liaison, ainsi que par le chef militaire Yacef Saâdi dans leurs déclarations reproduites ci-après: Ben Khedda: «Mais revenons à l'arrestation de Ben M'hidi....En ce qui concerne la thèse de la dénonciation, elle est tout simplement impossible pour une bonne raison: j'étais le seul, en effet, à connaître l'adresse du studio du 5, rue Louise de Bettignies où j'avais établi ma planque, et que j'avais ensuite cédé à Ben M'hidi lorsqu'il fut contraint de quitter La Casbah. Ni Krim, ni Abane, ni Dahleb, ni aucun cadre de la Zone autonome d'Alger n'étaient au courant de l'existence de ce refuge. Si donc les paras sont parvenus à dénicher l'abri de Ben M'hidi, c'est parce qu'il figurait parmi les logements achetés par des prête-noms militants pour le compte du CCE, logements dont la liste avait fini par choir entre leurs mains. C'est en perquisitionnant dans ces endroits qu'ils sont tombés tout à fait par hasard sur notre infortuné collègue.» (Pages 116 et 118 du livre Alger capitale de la résistance 1956 à 1962, éditions Homa) Yacef Saâdi : «Aussaresses soutient que Larbi Ben M'hidi a été donné par le militant Bentchikou. C'est un mensonge, affirme Yacef Saâdi : ‘‘Ben M'hidi a été arrêté par hasard. Chergui, l'agent de liaison qui a donné, sous la torture, quelques adresses de refuges, ne savait pas que Ben M'hidi y était. Je le confirme pour l'histoire''.» (La Nouvelle République n° 995 du 20 mai 2001 - page 4) Je ne pense pas qu'il y a lieu d'ajouter quoi que ce soit à ces déclarations incontestables, et toutes les spéculations pour porter atteinte à mon passé de Moussebel laissent ma conscience sereine et confiante dans le témoignage de l'Histoire. En revanche, le travail que j'effectue actuellement au service de mon pays semble déranger considérablement les ennemis de l'Algérie. Ils font feu de tout bois pour faire barrage au travail et aux efforts que des patriotes sincères et dévoués accomplissent quotidiennement pour aider au redressement, permettant la sortie d'une crise qui a failli annihiler tous les fruits du combat libérateur du colonialisme.