Salaires, indemnités, véhicules, hébergement, primes vont se multiplier par 73 portant le budget annuel à plus de 5 milliards de dinars. L'APN va coûter encore plus cher. La facture de la future assemblée promet, d'ores et déjà, d'être salée. Qualifiée auparavant de budgétivore, l'Assemblée populaire nationale va peser encore plus sur le Trésor public. L'augmentation du nombre des sièges qui passe de 389 à 462 signifie automatiquement plus de charges. Salaires, indemnités, véhicules, hébergements, primes vont se multiplier par 73 (nombre des nouveaux sièges décidés mardi par le Conseil des ministres). Au total, un député coûtera la bagatelle de 30 millions de centimes à l'Etat (sans y inclure voiture, logement de fonction et d'autres indemnités) pour ne pas dire plus. Le budget annuel accordé à l'Assemblée populaire nationale est estimé environ 5 milliards de dinars. Il est patent qu'avec la nouvelle donne, l'enveloppe de fonctionnement l'APN va, cela ne fait pas de doute, augmenter. Sur un simple calcul des salaires des députés, on constate qu'ils représenteront plus d'un milliard de dinars du budget global de l'Assemblée, et ce, sans tenir compte des autres frais de mission comptabilisés en devises, les bons d'essence et les factures de téléphone. Ces avantages vont rendre la bataille des législatives plus âpre. Le statut de député est devenu un signe de richesse qui attise de plus en plus les convoitises des «politiciens» amateurs. Ils sont nombreux d'ailleurs à s'engager dans les élections rien que pour encaisser les 30 briques par mois. «Ce qui m'intéresse c'est beaucoup plus le salaire, le reste il suffit juste de lever la main», affirme un citoyen lambda qui prépare sa candidature. Il n'y à pas que les simples citoyens! Des ministres et des députés sont également attirés pour toucher le jackpot. Plusieurs membres du gouvernement veulent se représenter pour s'assurer une place à l'APN. D'autres députés comptent même se présenter pour la troisième fois. Avec une cagnotte de 30 millions par mois, les députés ont du mal à lâcher le siège. Partisans du moindre effort, nombre d'entre eux ne se donnent même pas la peine d'assister aux débats et encore moins aux séances des questions orales. Les députés assistent juste à la séance de vote des projets de loi pour lever haut la main. Lors de la législature sortante, il a été relevé qu'une seule commission d'enquête a été instaurée, à savoir celle portant sur le flambée des prix de l'huile et du sucre. Et encore parce que cette affaire a fait beaucoup de vagues induisant des émeutes au début de l'année dernière. Le reste, l'activité du parlementaire se résume à l'adoption des projets de loi présentés par l'Exécutif. A défaut de proposer des lois, l'APN est devenue une boite d'enregistrement des projets de lois. Avec ce renfort de sièges, la future assemblée fera-t-elle mieux? L'augmentation du nombre des sièges a été faite dans le but «d'élargir la représentation de la population», est-il indiqué dans le communiqué du Conseil des ministres de mardi. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, avait promis récemment de tenir compte de l'augmentation du nombre d'habitants, suivant le paramètre d'un siège pour 80.000 habitants.