Le nombre de partis politiques qui ont réagi à l'interdiction de la tenue du congrès extraordinaire du FLN, qui devrait annoncer officiellement Benflis comme candidat à la présidentielle, se limitait hier à trois formations seulement, mais la virulence des propos n'a pas manqué au rendez-vous. Le FFS, sans citer à aucun passage le terme FLN, a renvoyé «dos à dos tous ceux qui, dans la surenchère, oeuvrent à réduire le champ politique à une bataille féroce et indigne pour l'accaparement d'un appareil d'usurpation de la volonté populaire». A cet effet, le FFS a appelé «les décideurs, faiseurs de rois et de lois, à stopper leur machination macabre consistant à recourir intra-muros à des élections primaires». Le parti d'Aït Ahmed n'a pas manqué l'occasion pour faire le parallèle entre la situation fébrile qui a précédé les événements du 5 octobre et celle qui prévaut actuellement. A ce propos, le parti d'Aït Ahmed met en garde «e collège des généraux sur les conséquences dévastatrices qui découlent de cet acharnement à imposer de faux débats, à multiplier les mascarades électorales et à s'abstenir à renier au peuple son droit à l'autodétermination». Le FFS attire l'attention sur «le désarroi qui gagne les villes et les hameaux du pays qui rappelle étrangement le 5 octobre 1988», tout en appelant «toutes les forces politiques ambitionnant à bâtir une deuxième République à s'immerger pleinement dans la société et à faire preuve d'une extrême vigilance». Le Parti des travailleurs, de son côté, juge dans un communiqué rendu public hier que «suite aux derniers développements politiques se rapportant à la tenue du congrès du FLN, la raison doit l'emporter, car les conséquences de cette escalade effrayante peuvent être mortelles pour la nation, considérant ses réfractions directes sur les institutions de l'Etat et donc sur la cohésion nationale». Le terme de «guerre civile» est évoqué dans ce communiqué, qui rappelle qu'«une crise politique qui dure depuis 12 ans» continue de meurtrir les Algériens et qu'«il est temps de mettre fin aux souffrances du peuple algérien qui a versé trop de larmes et de sang». Le PT met en garde contre «une dérive sanglante de dislocation qui servirait de prétexte à sa mise sous tutelle étrangère directe, l'exposant au risque d'intervention militaire pour prétendre rétablir l'ordre». Par ailleurs, le parti El Badil, tout en condamnant l'action «illégale et illégitime» engagée contre le FLN, a fait appel «à tous ceux qui croient en un Etat de droit pour refuser de façon claire et définitive le dévoiement des institutions publiques et le retour au despotisme mégalomaniaque», accusant le Président de la République d'être derrière le complot.